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Tour de France : une affaire qui tourne bien... pour Amaury
Le Tour de France est le troisième plus grand événement sportif après le Mondial de football et les JO. Mais, à la différence de la plupart des grandes compétitions sportives, il est organisé par une entreprise privée, Amaury sport organisation (ASO), et non par une fédération sportive.
ASO appartient à la famille Amaury, 154e fortune de France avec 300 millions d’euros en 2012, et qui possède notamment Le Parisien, Aujourd’hui en France et L’Équipe. Mais le Tour de France est le fleuron d’ASO, avec une rentabilité estimée à plus de 20 %. D’où vient ce pactole ? Principalement, des droits TV (50 %) et du sponsoring (40 %), c’est-à-dire la fameuse caravane du Tour et les réclames diverses. Les collectivités locales (10 %) payent aussi pour accueillir un départ d’étape (65 000 euros) ou une arrivée (110 000 euros) ; sans parler de la ville-départ du Tour, Utrecht, qui a dû aligner quatre millions d’euros. Dans ces villes, commerçants et hôteliers sont à la fête ; mais les habitants la payent avec leurs impôts.
En trente ans, le chiffre d’affaires du Tour a été multiplié par dix. ASO organise également le Marathon de Paris, qui draine 40 000 coureurs ayant acquitté chacun quelque 100 euros par dossard ; ou le rallye Dakar, maintenant délocalisé en Amérique du Sud et encore plus lucratif ; ou Paris-Roubaix, le tour du Yorkshire, du Qatar, et tant d’autres événements sportifs, pour un chiffre d’affaires de 180 millions d’euros.
Alors, qui de Froome, Contador, Quintana, Nibali et autres coureurs, gagnera le Tour 2015 ? Au fond, peu importe aux actionnaires d’Amaury : sans donner le moindre coup de pédale, sans verser une goutte de sueur, ce sont eux qui toucheront le jackpot.