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Dans le monde
Migrants : aucun refuge dans l’Europe capitaliste
On assiste en Europe à un afflux de migrants sans précédent, d’après les médias, les autorités des pays par lesquels ils transitent et les ONG qui leur viennent en aide dans différents pays.
4 400 personnes, la plupart venues d’Afrique, ont été recueillies en 24 heures la semaine dernière au large des côtes italiennes sur des bateaux de fortune, après que plus de 2 300 ont déjà péri depuis le début de l’année. Des dizaines de milliers d’autres réfugiés, après avoir traversé des milliers de kilomètres à pied, avec leurs enfants, n’emportant quasiment rien, se pressent désormais à la frontière entre la Grèce et la Macédoine pour atteindre la Serbie, puis la Hongrie et son mur dressé pour leur faire obstacle et enfin, de là, les pays de la zone Schengen. Ils seraient 42 000 à avoir franchi cette frontière, dont plus de 7 000 enfants. Après avoir essayé de les arrêter, ce qui a provoqué des affrontements avec la police, les autorités macédoniennes ont finalement décidé de les laisser passer.
« L’Europe doit prendre ses responsabilités », ont déclaré en chœur Hollande et Merkel, qui parlent des réfugiés comme d’une calamité. Hollande a dit : « Ce sont des épreuves pour les familles concernées mais aussi pour les pays qui sont responsables de les accueillir. »
Fabius, ministre des Affaires étrangères, a affirmé qu’il fallait se montrer ferme avec les réfugiés économiques, à la différence des demandeurs d’asile, et ce « quoi qu’on en pense ». Tous ces discours vont dans le même sens : faire croire que les migrants constituent une menace pour les populations européennes et leurs conditions de vie.
Et pourtant, en quoi les migrants sont-ils responsables du chômage et de la pauvreté en Europe ? En quoi même pourraient-ils l’aggraver ? Les capitalistes n’ont pas attendu l’afflux actuel de migrants pour faire payer la crise aux travailleurs, licencier, accroître l’exploitation et faire s’effondrer rapidement le niveau de vie de la population européenne. La guerre et la misère dans les pays pauvres, le chômage et la pauvreté qui explosent dans les pays impérialistes, ne sont que les deux visages d’un même système capitaliste inhumain et décadent.
Si l’Union européenne le voulait réellement, elle aurait les moyens d’accueillir les migrants, au lieu d’essayer en vain de les refouler, ne faisant que les contraindre à de nouvelles épreuves. Pour les gouvernements d’Europe qui imposent à leurs populations des politiques d’austérité, les migrants constituent des boucs émissaires tout désignés.
Alors, les travailleurs d’ici ont tout intérêt à refuser la démagogie et les divisions dressées entre les peuples, aussi bien entre Européens qu’avec les migrants venus de plus loin. Car une grande partie d’entre eux grossiront demain les rangs du monde du travail, et ils participeront aussi à ses luttes.