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- Lutte ouvrière n°2458
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Dans le monde
Irak-Syrie : la population paie les interventions impérialistes
Alors que les États-Unis bombardent l’Irak depuis le 8 août 2014 – suivis peu après par la France – et la Syrie depuis le 23 septembre 2014 pour lutter contre l’État islamique (EI), ils ont déclaré que leurs bombardements étaient « les plus précis et les plus disciplinés (…) de l’histoire de la guerre aérienne ». C’est un discours qui en rappelle beaucoup d’autres. Les mêmes ne prétendaient-ils pas durant la première guerre du Golfe en 1991 que leurs frappes n’étaient que « chirurgicales » ?
La réalité est tout autre. Un collectif de journalistes, le collectif Airwars, en croisant diverses informations recueillies sur le terrain, avance un bilan différent. Il parle de 489 à 624 civils morts suite à ces frappes, des chiffres contestés par les autorités américaines et françaises. Selon elles, ces bombardements n’auraient fait que deux victimes « collatérales ».
Mais les conséquences catastrophiques pour la population civile des interventions impérialistes en Irak et en Syrie ne se mesurent pas seulement au nombre de morts du fait de frappes aériennes. L’avancée des djihadistes de l’État islamique elle-même est le retour de bâton de la politique menée par l’impérialisme visant à imposer par la violence sa mainmise sur la région. La guerre contre l’Irak, déclenchée par les États-Unis en 2003 et soutenue par ses alliés impérialistes, et huit années d’occupation ont aggravé la misère et les souffrances de la population et ouvert la voie au règne de milices, dont celles de l’EI. Cela fait ainsi des années que les Irakiens vivent dans la peur des attentats à la voiture piégée et des exactions des milices, quelle que soit leur obédience.
Les interventions menées par l’impérialisme pour éteindre les incendies qu’il a allumés ne font que semer un peu plus la mort, et surtout, ne font qu’en allumer de nouveaux.