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Arabie saoudite : une monarchie barbare et un allié de l’impérialisme français
Un jeune homme de 21 ans a été condamné à être décapité en public et crucifié « jusqu’à pourrissement des chairs » pour sa participation à une manifestation en 2012, lors du « printemps saoudien ». Malgré quelques protestations de Hollande et Valls, la France n’en demeure pas moins l’allié indéfectible de cette dictature féroce et moyenâgeuse qui joue le rôle de gendarme dans la région. Elle la soutient d’autant plus que c’est aussi l’un des principaux clients des marchands d’armes français.
Le jeune condamné à mort, Ali Mohammed al-Nimr, a été torturé en prison et jugé sans avocat, comme des dizaines d’autres condamnés qui attendent leur exécution. Depuis le début de l’année, plus de 130 personnes ont déjà été décapitées au sabre, une barbarie n’ayant rien à envier à celle du groupe État islamique que l’Arabie saoudite dit combattre aux côtés de la coalition impérialiste en Syrie et en Irak, bien sûr au nom de la liberté et de la démocratie.
En Arabie saoudite, la charia est imposée à toute la société. Le blasphème et la diffamation sont sévèrement punis. Ainsi, pour avoir osé réclamer sur son blog que la religion prenne moins de place dans la société, Raef Badaoui a été condamné à dix ans de prison, dix ans d’interdiction de voyager, mille coups de fouet et une amende d’un million de riyals (238 000 euros).
Les femmes saoudiennes sont toujours traitées comme des mineures, qui n’ont pas le droit de conduire ni d’ouvrir un compte bancaire ou de voyager sans l’autorisation de leur tuteur masculin : père, frère, mari, fils. En 2013, une loi a été promulguée contre les maltraitances envers les femmes, mais les dénonciations doivent être faites en présence du tuteur… même s’il est le responsable des coups.
Quant à la richesse des émirs saoudiens, elle repose sur le travail des immigrés pakistanais, bengalais, philippins et autres, qui subissent l’exploitation et la répression.
Mais tout cela n’empêche pas la France de s’afficher comme un grand ami du royaume saoudien. Hollande était présent lors de l’intronisation du roi Salmane en janvier, le même qui a eu le droit de privatiser une plage au pied de sa villa dans le sud de la France, l’été dernier.
Fabius s’est senti obligé d’apporter le soutien français à la guerre engagée par l’Arabie saoudite contre les opposants chiites du Yémen, à la tête d’une coalition régionale dont les bombardements ont déjà fait des milliers de victimes.
L’Arabie saoudite est depuis longtemps un allié précieux des puissances impérialistes, qui les aide à contrôler la région. Mais suite au rapprochement engagé par les États-Unis avec l’Iran chiite, grand ennemi du royaume wahhabite saoudien, l’impérialisme français a renforcé ses positions. Cette année, Hollande a ainsi été le premier chef d’État occidental convié à assister à un sommet du Conseil de coopération du Golfe.
Et puis l’Arabie saoudite est aussi devenue le premier importateur d’armes au monde, et cela fait les affaires des marchands de canons. Alors, que pèsent dans la balance les condamnés à mort et les coutumes barbares de l’allié saoudien ?