Lundi 21 septembre, il y avait quatorze ans exactement que l’usine AZF explosait, provoquant la plus grande catastrophe industrielle en Europe depuis un demi-siècle.

Comme tous les 21 septembre, les responsables de la catastrophe représentant Total, avec toutes les autorités locales, organisaient une cérémonie silencieuse sur le site AZF en y invitant les victimes. Et comme tous les ans, appelés par l’Association des sinistrés du 21 septembre, entre cinquante et soixante sinistrés se sont retrouvés ailleurs, pour refuser cette mascarade qui voudrait associer les coupables et les victimes.

Car, quatorze ans après, la mobilisation continue. Il faut encore se mobiliser puisque le procès condamnant la filiale du groupe Total a été cassé. Un nouveau procès a été fixé à Paris, par la grâce d’un décret de Christiane Taubira, qui a créé dans la capitale une cour spécialisée dans les procès des accidents collectifs.

Ce rassemblement a été l’occasion de lancer une campagne pour que le maximum de parties civiles signent une lettre demandant à la garde des Sceaux d’ordonner que le procès se déroule à Toulouse.

Samedi 26 septembre justement, Christiane Taubira était l’invitée de la fête de la Rose organisée par le Parti socialiste de Haute-Garonne. Pas de rose sans épines, les sinistrés AZF ont donc décidé d’être l’épine de la fête. Venus à une quinzaine, ils ont réussi à interpeller la ministre lors de son arrivée. Celle-ci leur a alors expliqué devant plusieurs médias qu’elle souhaitait aussi que le nouveau procès se tienne à Toulouse, et que son décret le prévoyait ! Elle déjugeait ainsi la Cour de cassation qui a fixé le procès à Paris sur la base de ce décret. Comprenne qui pourra !

Toujours est-il que les sinistrés présents sont très contents de ce premier résultat. Ils savent bien que pour l’instant il ne s’agit que de paroles, mais ils se sentent encouragés dans leur action, et comptent bien aller jusqu’au bout.