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Leur société
Code du travail : les patrons accentuent leur offensive
Mercredi 18 novembre, les représentants des grandes entreprises étrangères implantées en France ont adressé à la presse et au gouvernement une série de propositions. Leur axe est de réclamer la fin du contrat de travail à durée indéterminée (CDI).
Indifférents à l’émotion provoquée par les attentats, ils continuent à déverser le même discours contre les droits des travailleurs. Quinze jours après que Pierre Gattaz, le président du Medef, eut déclaré que le CDI est un contrat « très inquiétant, très anxiogène », les porte-parole de groupes comme Siemens ou Hewlett-Packard en ont rajouté une couche. D’après eux, « le principal problème est le droit du travail, qui est d’une complexité démentielle ». Ils souhaitent l’instauration d’un nouveau contrat, qui remplacerait le CDI et le CDD.
Ce contrat, dit de mission, serait conclu sans limitation de durée. Mais il pourrait s’arrêter à tout moment, sur simple décision du patron. Il s’agit donc de supprimer les quelques garanties qui encadrent encore les CDD et les CDI, et de généraliser la précarité totale de l’emploi. En attendant la mise en place de ce rêve patronal, proposition est faite d’assouplir les règles actuelles. Les entreprises pourraient par exemple recourir au travail à temps partiel même pour moins de 24 heures par semaine.
Pourtant Siemens, pour ne citer que lui, a réalisé 5,5 milliards d’euros de profits après impôts en 2014 et va supprimer 12 300 emplois dans le monde. Ses actionnaires n’ont pas l’air d’être rongés par l’angoisse ou paralysés par une situation « d’une complexité démentielle ». Le Code du travail actuel n’offre qu’un appui faible et insuffisant aux travailleurs. Mais c’est encore trop pour le grand patronat. Parions que ces propositions sonneront comme des directives aux oreilles complaisantes de Valls et Macron. Ces derniers préparent déjà un nouveau projet de loi en ce sens pour février 2016.