Île de la Réunion : la politique « zembrocal »09/12/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/12/2471.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Élections régionales

Île de la Réunion : la politique « zembrocal »

Comme dans le reste de la France, le premier tour des régionales a été marqué à La Réunion par un fort taux d’abstention, atteignant 56 % des électeurs inscrits. La droite sort majoritaire puisque la liste de Didier Robert, l’actuel président de région, investi par Les Républicains, arrive en tête avec 40 % des voix. Elle devance largement celle conduite par la députée Huguette Bello, une ex-dirigeante du PCR alliée à la majorité du PS et aux écologistes, qui se place en seconde position avec 24 % des voix.

Suit la liste du candidat de droite, le député Thierry Robert, apparenté au Modem, qui totalise 20 % des voix. Quant à la liste constituée par le socialiste Patrick Lebreton et le PCR, elle n’a pas franchi la barre des 10 %.

Si le candidat des Républicains est dans une position confortable pour le second tour, il le doit au désaveu de la politique menée par la gauche au gouvernement et soutenue localement par tous les élus de cette majorité.

Dès dimanche soir 6 décembre, Huguette Bello a fait un appel à une union large pour battre Didier Robert. Une liste d’union a finalement été déposée avec à sa tête Huguette Bello, suivie de Thierry Robert et de Patrick Lebreton, qui a laissé tomber sans trop de mal ses amis du PCR avec qui il s’était allié au premier tour.

Cette liste « ­zembrocal » (plat local où l’on cuit ensemble riz et ­haricots) a tout pour plaire au premier secrétaire ­fédéral du PS, qui s’est félicité d’une « union à gauche ». C’est un véritable numéro d’illusionniste que de tenter de faire passer Thierry Robert, homme de droite et patron de son état, pour quelqu’un de gauche. Mais cette alliance n’est cependant pas surprenante tant les programmes des uns et des autres, qui s’adressent tout particulièrement au patronat de l’île, sont identiques et tant les partis de gauche, y compris le PCR, pratiquent cette cuisine depuis longtemps déjà.

D’ailleurs les dirigeants du PCR étaient prêts pour le second tour de ces élections à soutenir une liste d’union à la condition qu’elle soit conduite par l’homme de droite Thierry Robert mais surtout pas par leur ex-camarade Huguette Bello.

Élection après élection, le PCR paye un peu plus sa politique d’alliance tous azimuts qui désoriente ses militants et les travailleurs qui, à force d’incompréhension, se détournent de lui.

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