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Leur société
Livre de Sarkozy : tout un programme
« L’archer est un modèle pour le sage. Quand il a manqué le milieu de la cible, il en cherche la cause en lui-même », ainsi commence le septième livre de Sarkozy publié lundi 25 janvier.
Après cette citation de Confucius destinée à montrer l’étendue de sa culture, l’ancien président, en chute libre dans les sondages, peut commencer sa tentative de sauvetage à dix mois de la primaire à droite. L’opération de communication a été bien préparée, les adhérents des Républicains fortement incités à acheter le livre en précommande la semaine précédant la parution, ce qui a au moins permis à Sarkozy d’affirmer qu’il était en tête des ventes sur Amazon.
Le regret de Sarkozy, c’est d’abord d’avoir étalé trop publiquement son mépris des petites gens, son goût du luxe et sa proximité des riches. Du « Casse-toi pauv’con », lancé à l’encontre d’un badaud qui refusait de lui serrer la main au Salon de l’agriculture à sa semaine sur le yacht de son ami milliardaire Bolloré, en passant par la fête au Fouquet’s le soir de son élection, tout cela n’était pas habile. Cela résumait sans doute trop bien la nature et la politique du personnage.
Le livre de Sarkozy est aussi une occasion pour lui de rappeler à son camp à quel point il l’a bien servi, et qu’il y est toujours prêt. Car ses regrets comme ses propositions pour l’avenir vont toutes dans le même sens. À propos de son quinquennat, il regrette de ne pas en avoir assez fait pour les riches en supprimant l’ISF, de ne pas avoir frappé encore plus fort sur les travailleurs en supprimant les 35 heures. Et ses quelques propositions pour l’avenir sont du même acabit avec le report de la retraite à 63 puis 64 ans.
Pour couronner le tout, Sarkozy lance des œillades vers l’extrême droite promettant le durcissement des mesures contre les migrants et la déchéance de la nationalité pour les meurtriers de gendarmes et de policiers.
Inutile de dire qu’il y a peu de chance que le battage autour de son livre diminue le dégoût qu’inspire l’ex-« président des riches » dans les milieux populaires. Contrairement à sa certitude affirmée dans une interview avec sa finesse habituelle : « Vous savez, dans un couple qui divorce, s’ils continuent de s’insulter, c’est au fond qu’ils s’aiment encore (…) », bien des travailleurs sont pleinement conscients, qu’ils ont affaire à un ennemi déclaré.