L’accident de Brétigny n’en finit pas de faire couler de l’encre. Ainsi, Le Canard enchaîné a révélé les pratiques de différents cadres de la SNCF. Alors que la direction de celle-ci avait promis de faire la lumière sur cet accident dramatique, qui a fait sept morts et plusieurs dizaines de blessés, la mise sur écoute de cadres du service juridique a montré qu’en fait de transparence, la direction avait décidé de maintenir un écran de fumée des plus opaques.

Ainsi, une cadre de ce service a recommandé à un salarié : « Moi, je t’invite à ne rien apporter [aux policiers]… Tu viens avec rien… Il faut attendre leurs demandes.» Un autre cadre, interrogé précédemment par la police, a recommandé à l’un de ses collègues du même service : « Les normes, moi, je ne les ai jamais évoquées, parce qu’il ne faut pas les évoquer, et, comme ils [les policiers] ne les connaissent pas, ils ne demanderont pas. » Une autre cadre a recommandé d’édulcorer un rapport et d’éliminer l’expression « en très mauvais état » pour trouver d’autres mots plus appropriés.

Les familles des victimes, désireuses de connaître la vérité sur la mort de leurs proches, apprécieront la nuance ! Malheureusement, tout cela n’a rien d’étonnant, la direction de la SNCF tenant à tout prix à gommer sa responsabilité dans l’accident de Brétigny. Pourtant tout démontre que c’est sa politique d’économies sur l’entretien des voies qui a conduit à cet accident.