Renault Trucks : débrayages pour les salaires03/02/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/02/2479.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault Trucks : débrayages pour les salaires

Mercredi 20 janvier a eu lieu la première réunion salaires chez Renault Trucks, à Vénissieux en banlieue lyonnaise. Pour 2016, la direction annonçait pour les ouvriers 0,6 % d’augmentation générale et un budget de 0,5 % de la masse salariale pour les augmentations individuelles. Pour les Atam, c’était l’inverse. Et pour ces derniers elle annonçait son intention, d’ici quelques années, de supprimer totalement les augmentations générales, ne gardant que les augmentations individuelles.

Ces annonces ont été mal accueillies dans les ateliers et les bureaux, car la majorité des ouvriers et des Atam ne touchent que les augmentations générales : seuls 30 % ont une augmentation individuelle, et certains restent même cinq ou dix ans sans en avoir.

Le débrayage à l’appel des organisations syndicales à l’occasion de la première réunion n’a pas été un succès. Mais le suivant, une semaine plus tard, mercredi 27 janvier, pour la deuxième réunion, en a été un : 350 grévistes étaient au rassemblement à Vénissieux, venant des ateliers et des bureaux de Vénissieux et Saint-Priest et aussi de l’usine Ponts de Saint-Priest. Des débrayages ont eu lieu aussi dans les autres usines Renault Trucks, à Blainville et à Limoges, où la production était arrêtée.

À Vénissieux, les grévistes ont envahi la salle où avait lieu la négociation et ils y sont restés jusqu’au changement d’équipe. L’ambiance était chaude et le DRH a senti la colère monter. Suite à cette action, la direction a modifié ses annonces : les augmentations générales seront de 0,8 % et le budget des augmentations individuelles passe à 0,7 % de la masse salariale.

C’est évidemment largement insuffisant. Le groupe Volvo, dont fait partie ­Renault Trucks, annonce pour 2015 une augmentation de la rentabilité et des bénéfices toujours plus importants. Mais la direction affirme que les augmentations générales seraient déjà bien au-dessus de l’augmentation officielle des prix, qui est de 0 % pour 2015. Sauf que pour la nourriture, l’habillement ou les loyers, c’est bien plus que ça. Voilà des années que les salaires ne suivent pas l’augmentation réelle des prix, et la direction a beau provoquer en affirmant que Renault Trucks serait une des entreprises qui paient le mieux dans la région lyonnaise, les travailleurs en grève lui ont signifié que, pour eux, il manque 100 euros sur la paye.

Le lendemain jeudi 28, un nouveau débrayage a eu lieu pour aller à la réunion du comité central d’entreprise (CCE), à plus de 200. À l’usine Ponts, les travailleurs s’étaient mis en grève dès le début de la matinée et ils se sont rassemblés devant les portes de l’usine pour faire un barbecue en attendant l’équipe du soir, dont certains sont restés quelque temps avec eux.

La direction, ce jour-là, refusant de discuter devant les grévistes, a quitté la salle et a reçu une délégation des organisations syndicales. La seule chose qui en est sortie est l’idée que les salariés pourraient toucher éventuellement quelque chose dans quelques mois si les bénéfices étaient suffisamment importants. Ce n’est pas ces vagues promesses qui feront baisser la colère et, pour faire reculer la direction, il faudra continuer et amplifier la mobilisation.

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