Pendant que la plupart des États européens, dont la France, ferment toujours plus leurs frontières aux réfugiés du Moyen-Orient, le déchaînement des bombardements en Syrie entraîne la fuite de nombreuses familles. Depuis le 1^er janvier 2016, près de 70 000 réfugiés ont pris la mer depuis la côte turque pour tenter d’atteindre les îles grecques.

Les conditions météorologiques sont telles, et surtout les embarcations sur lesquelles ils prennent place sont si dangereuses que les naufrages sont quotidiens, transformant la mer Égée en cimetière. Ainsi, le 26 janvier, cinq personnes sont mortes et seize autres ont disparu au sud d’Izmir. Le 27 janvier, six corps, dont celui d’un enfant, ont été repêchés au large de l’île grecque de Cos. Le 28 janvier, vingt-cinq corps, dont ceux de dix enfants, ont été retrouvés par les gardes-côtes turcs non loin de l’île grecque de Samos. Le 30 janvier, trente-neuf corps, pour moitié des enfants, ont échoué sur le littoral turc, non loin de Lesbos. Le 8 février, trente-huit réfugiés se sont noyés dans la baie d’Edremit ; la moitié des victimes sont des enfants.

L’humanité la plus élémentaire commanderait de mettre immédiatement fin à cette hécatombe, en permettant aux migrants de se rendre en Europe par des moyens sûrs, sans devoir s’en remettre à des passeurs qui leur soutirent des sommes exorbitantes et leur font risquer leur vie. Mais l’urgence affirmée et réaffirmée par les dirigeants européens, à commencer par les dirigeants français, est de les empêcher coûte que coûte de venir. Une attitude scandaleuse et criminelle.