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Dans les entreprises
PSA – Rennes : les informaticiens passent à l’action
À Rennes, dès le lendemain du comité central d’entreprise (CCE) du 4 février où PSA annonçait l’externalisation d’une partie des services informatiques à Capgemini dès le 1er juin, une quinzaine de techniciens se sont mobilisés contre ce projet. Ils avaient alors accueilli la DRH et des responsables de l’Informatique en portant des pancartes « PSA m’a vendu ».
Cette nouvelle externalisation de 220 salariés en France, dont 49 à Rennes, ne passe pas. Pour la plupart, les techniciens et cadres concernés à Rennes, dont la plupart viennent tout juste d’être reconvertis en informaticiens suite à plusieurs vagues de suppressions de postes dans l’usine, craignent à juste titre qu’en les externalisant PSA ne sous-traite leur licenciement à Capgemini.
Organisés en collectif, ils se réunissent tous les midis sur le lieu de travail, pour discuter de leurs revendications et des actions à mener pour les défendre. Bien peu pensent qu’il soit possible de faire reculer la direction sur son projet. Ils exigent donc une compensation financière à leur transfert chez Capgemini, à la hauteur du risque que PSA leur fait courir.
Quant aux actions, lundi 8 février, ils sont allés à une dizaine à l’infirmerie pour alerter les médecins du travail sur le stress que la situation leur occasionne.
Mardi 9 février, ils ont décidé, à la quasi-unanimité des 49 salariés, de boycotter une réunion d’échange avec Capgemini que la direction avait organisée l’après-midi, et ils ont été contents que les responsables de l’Informatique et de Capgemini se retrouvent quasiment seuls dans une grande salle.
Mercredi 11 février, les informaticiens ont manifesté devant la salle où se réunissait le comité d’hygiène et sécurité (CHSCT) pour donner un avis sur le projet d’externalisation. Ils demandaient aux délégués de voter pour une expertise indépendante sur les conséquences du projet pour les conditions de travail, que la CGT proposait. Cette expertise, si elle était votée par une majorité des délégués, permettait de gagner du temps. Mais, malgré la demande insistante des informaticiens, les délégués FO, SIA, CGC et CFDT s’y sont opposés ! Les salariés, qui attendaient à la porte, leur ont fait savoir vertement leur mécontentement.
Toutes ces actions inquiètent néanmoins la direction, qui a organisé une réunion « d’échange » sur le projet avec les seuls délégués syndicaux centraux le mercredi 17 février… à Paris. Bien loin des salariés mobilisés.
Ces derniers ont alors décidé d’écrire leurs revendications et de demander aux syndicats de les défendre auprès de la direction. Ils ont également demandé aux syndicats que deux membres du collectif les accompagnent à cette réunion. FO, CGC, SIA et CFTC ont refusé. Après leur expérience du CHSCT, ces syndicats ne veulent plus être sous la pression des travailleurs.
Le collectif a également organisé un débrayage la veille, mardi 16 février, pour envoyer un signal fort à la direction sur leur détermination. Ils ont contacté les informaticiens concernés sur les autres sites comme Poissy, Vélizy, Sochaux, Mulhouse et Bessoncourt, pour qu’un maximum de protestations remontent aux oreilles de la direction. Ce jour-là, 70 informaticiens ont débrayé à Rennes. Les rassemblements sur les autres sites ont rassemblé plusieurs dizaines de salariés soutenus par les syndicats CGT et CGC.
Cette mobilisation de techniciens et cadres est rare chez PSA. Elle montre que personne n’est à l’abri des attaques de la direction, ni les ouvriers, ni les ETAM, ni les cadres. Elle montre aussi que toutes les catégories de salariés ont tout intérêt à se réunir pour se défendre ensemble.