Lorsque, à Montpellier, la direction de La Poste a décidé une nouvelle réorganisation qui consistait à supprimer quatorze tournées au centre de Rondelet et sept à celui de Malbosc, les facteurs ont dit non et se sont mis en grève début mars.

En supprimant des tournées, le service courrier ferait obligatoirement supporter le supplément de travail aux facteurs déjà surchargés.

Pour appuyer sa réorganisation, la direction des centres fait état d’une baisse structurelle de courrier évaluée à 15 % entre 2013 et 2015. Elle oublie que selon ses propres chiffres il y a eu 4 000 boîtes aux lettres de plus à garnir. Et cela, ce sont des suppléments de kilomètres et des recherches difficiles, dans ces quartiers où personne ne connaît personne.

Un logiciel de la direction décrète que les agents seraient redevables à La Poste de 40 minutes à 2 heures de travail par jour. Le logiciel ne s’est pas rendu compte, et la direction de La Poste non plus apparemment, que, comme le décrit le représentant de la CGT de Rivesaltes, les facteurs sont surchargés de travail, dans l’impossibilité de faire ce qui leur est demandé dans le temps imparti. Du coup, soit ils rapportent le courrier, soit ils font des heures supplémentaires.

Les facteurs du centre de Rondelet ont finalement repris le travail vendredi 11 mars après onze jours de grève. Ils ont au moins obtenu que sept facteurs en CDD ou en intérim soient embauchés en CDI, ainsi que des aménagements qui diminueront la charge de travail.

Si la direction de La Poste se réjouit de ce retour à la normale, elle ne manque pas de remercier ceux qui ont « contribué activement au dispositif de continuité de services mis en place ». Et justement une délégation syndicale a été reçue par l’inspection du travail où elle a dénoncé « l’utilisation illégale de personnel intérimaire en remplacement du personnel gréviste ».

Si les facteurs grévistes n’ont pas fait reculer complètement la direction de La Poste, ils ont au moins mis un coup d’arrêt à ses prétentions.