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- Lutte ouvrière n°2485
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Leur société
Medef : la fin des haricots selon Gattaz
À l’annonce de la version remaniée de la loi travail proposée par le gouvernement, les patrons petits et grands n’ont pas manqué de superlatifs pour faire entendre leur désapprobation, Gattaz parlant même de « fin des haricots » si les reculades continuaient. Les pauvres s’estiment trahis face au combat qu’ils disent vouloir mener contre le chômage.
Comment pourrait-on embaucher, répètent-ils en boucle, si l’on n’a pas le droit de licencier à sa guise ? C’est ce qui ressortait des interviews de patrons, dont les médias se sont largement fait l’écho.
« De quoi j’ai peur ? Des Prud’hommes. Quand j’embauche quelqu’un, je pense à cela », a déclaré l’un d’eux. Gattaz, le patron du Medef, a lui aussi été « déçu » par leur déplafonnement, jugeant que la première version de la loi, dans laquelle les indemnités de licenciements étaient limitées, était « un élément important pour relancer l’emploi », notamment dans les petites entreprises qui sont, a-t-il dit sans voir son nez s’allonger, « un vrai gisement de créations d’emplois ».
Même son de cloche, les larmes de crocodile en plus, du côté de François Asselin, de la CGPME : « Personne ne nous connaît, personne ne nous comprend », s’est-il plaint ; pourtant, « ceux qui créent de l’emploi en France, ce sont les TPE, les patrons de PME ». Le tout s’appuyait sur un sondage commandé par le Medef, qui concluait que 46 % des chefs d’entreprise auraient embauché des salariés si les règles sur le licenciement avaient été assouplies. Il est sûr que 100 % des licenciements auraient bien été facilités, avec dans le meilleur des cas des indemnités considérablement réduites, si les Prud’hommes avaient donné tort à leur employeur. Par ailleurs, rien ne garantit, et leurs serments moins que toute chose, que les patrons auraient embauché ne serait-ce qu’un salarié en contrepartie.