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Dans les entreprises
Sanofi : non aux licenciements arbitraires
« Sur 27 500 collaborateurs, on a entre 80 et 100 départs à l’initiative de l’entreprise pour des questions de performance. C’est très peu, c’est très très peu (...) Il faut créer un peu plus de turn-over dans la maison pour nous donner la place de faire rentrer des jeunes et des talents dont on a grandement besoin. »
C’est la consigne de licencier en bonne et due forme donnée début 2015 par François de Font-Reaulx, vice-président des relations humaines de Sanofi, premier trust pharmaceutique européen et l’un des leaders mondiaux de la branche.
Les « managers » n’ont pas attendu la mise en place de la loi travail pour appliquer cette directive et, en quelques mois, ont prononcé une dizaine de licenciements dans différents établissements, sans même se donner la peine de les justifier.
À Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), comme dans l’ensemble du groupe, Sanofi veut mettre les travailleurs au pas. Au centre de recherche, c’est pour « insuffisance professionnelle » qu’une femme de 56 ans, avec quatorze ans d’ancienneté sans le moindre avertissement, a été convoquée en vue de son licenciement. Quelques jours plus tard seulement, la menace était exécutée. Elle n’avait pas à effectuer son préavis, son badge professionnel lui était retiré, ce qui lui interdisait de pénétrer sur le site, sans doute pour éviter qu’elle contacte ses collègues et reçoive leur soutien.
Malgré cela, le 8 mars, 300 travailleurs de l’usine et du centre de recherche se sont rassemblés pour exprimer leur soutien à leur collègue et exiger sa réintégration. C’est ce qu’ils sont allés dire au DRH du site qui, pour ne pas répondre, s’est réfugié dans son bureau.
Personne ne veut laisser s’installer le climat de crainte et de soumission que désire la direction. Alors, puisque le licenciement est encore maintenu, la mobilisation continue pour faire ravaler à Sanofi ses crapuleries.