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Maroc : les enseignants stagiaires dans la rue
Dimanche 20 mars à Casablanca, les enseignants stagiaires défilaient une fois encore, nombreux et déterminés, pour protester contre deux décrets gouvernementaux qui remettent en cause leur avenir. Cela fait environ six mois qu’ils se mobilisent pour obtenir leur annulation.
Avec le premier décret, le gouvernement veut mettre fin à l’intégration automatique dans la fonction publique des enseignants stagiaires à l’issue de leur formation. À la place, il prévoit un concours de sortie de formation, ce que refusent les futurs enseignants qui subissent déjà une présélection, puis un concours écrit et oral, avant d’accéder à la formation. Le deuxième décret, tout aussi inacceptable pour ces enseignants stagiaires, prévoit de réduire leur bourse de moitié, la faisant passer de 2 450 à 1 200 dirhams (224 à 110 euros).
La manifestation du 20 mars a regroupé plusieurs milliers de jeunes enseignants, leurs familles et des partis et associations contestant le gouvernement. Les slogans : « Vole, vole le peuple, et avec ce qu’il reste, achète des matraques », ou « Les coups ne nous font plus peur » faisaient référence aux manifestations du 7 janvier, où les futurs enseignants s’étaient fait violemment matraquer, et où des dizaines d’entre eux avaient été blessés.
La mobilisation ne faiblissant pas malgré la répression, et des milliers d’enseignants stagiaires, sur un total de 9 600, continuant à boycotter les cours et à manifester, le gouvernement leur a fait une proposition : 7 000 d’entre eux seraient recrutés directement dans la fonction publique en août 2016, le reste en janvier 2017. Mais pour les enseignants stagiaires mobilisés, cela ne fait pas le compte, et ils exigent le recrutement en une seule fois et le rétablissement de la bourse à son niveau précédent.
Comme dans bien d’autres pays, le chômage touche particulièrement les jeunes au Maroc, qu’ils soient diplômés ou non. En restant mobilisés contre les décrets du gouvernement, c’est aussi cet avenir bouché, cette injustice sociale, que les enseignants stagiaires dénoncent.