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Saintronic : Alcatel doit payer pour maintenir les emplois !
Le 17 mars, le tribunal de commerce de Saintes, en Charente-Maritime, a prononcé la liquidation judiciaire de l’usine Saintronic, donc la fermeture et le licenciement des 83 salariés restants. C’est l’aboutissement d’une politique de destruction d’emplois par le groupe Alcatel, dont l’usine CIT-Alcatel de Saintes compta 780 salariés avant les restructurations de 1984, et autour de 350 de 1988 à 2002.
Une « entreprise sans usines », tel était le mot d’ordre du PDG d’Alcatel en 2001, Serge Tchuruk. Il s’agissait d’un slogan propagandiste, visant à allécher les actionnaires par le travail sous-traité et précarisé que promettait ce slogan, et à faire pression sur les salariés en prétendant qu’ils seraient inutiles. Il n’en était rien, bien sûr, leur travail restait indispensable aux profits importants d’Alcatel. Mais, en confiant la production à des sous-traitants, Alcatel faisait porter à ces derniers la responsabilité des licenciements en cas de changement de stratégie du groupe.
En application de cette politique, l’usine Alcatel de Saintes a été vendue en décembre 2003, avec ses 350 salariés d’alors, au groupe Métal découpe (GMD), sous le nom de Saintronic, et a dû chercher des commandes auprès d’autres groupes, dont Alstom, Schneider et Siemens, pendant qu’elle poursuivait les suppressions d’emplois.
En 2015 Alcatel, encore premier client, divisait par dix ses commandes. Le groupe Methusa, qui avait racheté l’usine en 2014 pour un euro symbolique, réagit alors en demandant un dédommagement à Alcatel, accusé d’avoir interrompu ses commandes plus brutalement que prévu.
Si le groupe Methusa s’estime en droit de réclamer réparation à Alcatel, ce serait tout à fait légitime que les travailleurs de l’usine, à qui l’on a fait suer du profit toute leur vie, en fassent autant. Alcatel aurait largement de quoi payer un salaire à vie à tous les salariés licenciés de ses anciennes usines, et dont certains sont déjà contraints de chercher du travail dans d’autres régions.