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Italie : vous avez dit conflits d’intérêts ?
La démission de la ministre du Développement économique, Federica Guidi, n’a pas suffi à calmer les commentaires sur ce qui est devenu le « scandale pétrole ».
La ministre a favorisé l’adoption d’un amendement à l’Assemblée, permettant de débloquer un « projet économique d’envergure », qui autorise le groupe Total à exploiter l’un des plus gros gisements d’Italie, à Tempa Rossa, dans la région Basilicate. Problème : le projet en question profite à un certain Gianluca Gemelli, qui n’est autre que le compagnon de la ministre.
Gemelli a échangé les bons offices de sa chérie-ministre contre l’amitié de Total et la perspective de près de deux millions et demi de contrats de sous-traitance. Les conversations téléphoniques et autres sms interceptés par la justice mettent en lumière les doux échanges des tourtereaux, s’assurant que l’amendement va passer et qu’il est temps de « prévenir les amis de Total »…
Avant d’être ministre, Guidi était à la tête de l’entreprise familiale, la Ducati Energia, en affaires avec de nombreux groupes à participations étatiques, comme l’Enel (électricité), les Postes ou les chemins de fer. Certains esprits chagrins y voyaient d’ailleurs une source possible de conflits d’intérêts avec son poste gouvernemental.
Le Premier ministre Renzi, lui, a pris la défense de la ministre démissionnaire, louant la compétence de cette fille de grands patrons, liée à la confédération nationale dont elle avait présidé la branche « jeunes entrepreneurs », et apte à soutenir les projets synonymes de bonnes affaires pour la bourgeoisie italienne… surtout pour ses membres les plus proches de son cœur et de son portefeuille.