Disneyland-Paris : encore un accident mortel13/04/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/04/2489.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Disneyland-Paris : encore un accident mortel

À Disneyland-Paris, samedi 2 avril vers 9 h du matin, un ouvrier de la maintenance est mort électrocuté. Il réparait un éclairage défectueux de l’attraction Phantom manor, le Manoir hanté. Dans l’entreprise depuis 2002, ce travailleur apprécié de ses camarades de travail avait 45 ans, deux enfants.

La nouvelle a été un choc pour ses collègues. L’incompréhension et l’inquiétude dominaient car cet accident aurait probablement pu arriver à tous, tant le matériel sur lequel ces travailleurs interviennent est vétuste et inadapté. Beaucoup ont fait remarquer que le matériel utilisé était prévu pour des spectacles de 3 à 4 heures. Mais, à Phantom, il pouvait fonctionner jusqu’à 12 heures d’affilée et, de ce fait, des pièces se sont fissurées à la suite de surchauffes. D’autres se demandent pourquoi ces équipements ne sont pas équipés de disjoncteurs différentiels.

Dans la journée, la direction se déclarait profondément attristée et, dès le lundi, elle demandait à sa hiérarchie d’organiser une minute de silence. Le même jour, une réunion du CHSCT se tenait, réunion obligatoire d’après le Code du travail. La direction y restait muette, au point que l’inspecteur de la Sécurité sociale dut lui rappeler qu’elle se devait de répondre aux questions des élus du personnel. Mais, dans la journée, deux notes de la direction allaient attirer l’attention, annonçant des opérations de contrôle sur tout le matériel d’éclairage.

Les risques d’électrocution ont diminué ces dernières années. Alors que, dans les années 1980, on comptait en France une cinquantaine de morts chaque année, victimes d’accidents du travail par électrocution, en 2009, 2010 et 2011 (derniers chiffres connus) on en comptait cinq par an. Bien sûr, ce sont encore cinq de trop, mais c’est la preuve que les mesures élémentaires de prévention, alliées aux nouvelles techniques, peuvent être efficaces.

Ce n’est malheureusement pas le premier accident mortel à EuroDisney. L’an dernier, un ouvrier d’une petite entreprise travaillant à la réhabilitation d’un hôtel du parc est mort en tombant d’un échafaudage. Le parc EuroDisney de Marne-la-Vallée s’est fait une réputation en vendant du rêve pour les enfants petits… et grands. Mais, du côté de ses salariés, la magie peut devenir cauchemar.

Après avoir encaissé la nouvelle, nombre d’entre eux se sont réunis, voulant comprendre pourquoi, en 2016, un des leurs est mort d’électrocution. Plus l’enquête avance et plus on s’aperçoit que la sécurité était loin d’être satisfaisante. Dans ce domaine comme dans bien d’autres, le contrôle des travailleurs serait indispensable, car il est insupportable qu’on puisse perdre sa vie en la gagnant.

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