Macron : les ambitions d’un serviteur du patronat25/05/20162016Journal/medias/journalarticle/images/2016/05/p7-dessin_0.jpg.420x236_q85_box-0%2C101%2C708%2C499_crop_detail.jpg

Leur société

Macron : les ambitions d’un serviteur du patronat

Le 24 mai, dans un entretien au journal Les Échos, Macron, le ministre de l’Économie, a déclaré : « Il faut aller plus loin que la loi El Khomri. »

Illustration - les ambitions d’un serviteur du patronat

Il s’est félicité du « rattrapage du retard de compétitivité » lié au pacte de responsabilité, au CICE, comme il se doit. Il a exhorté le patronat à privilégier l’investissement, tout en sachant très bien que les patrons, qui bénéficient des largesses de l’État, agissent comme ils l’entendent. Et il a conclu sur le fait que : « La clef, c’est la modération salariale. (…) Pour les salaires, il faut privilégier des négociations salariales au plus proche de la situation de l’entreprise. »

Mais, bien entendu, Macron ne parlait là que des salaires des travailleurs. Pour ceux des patrons, il a précisé : « Il est hypocrite de déclarer : “Limitons la rémunération des dirigeants à 100 fois le smic”, alors que, suivant la Constitution, la loi ne peut pas limiter la rémunération des patrons avec un plafond fixe. » Ce qui est donc possible, quand il s’agit d’attaquer les travailleurs, est impossible quand il s’agit des patrons. Dans cette société où la réalité du pouvoir est dans les mains des capitalistes, la loi et la Constitution ne défendent effectivement que leurs propriétés et leurs profits.

Macron exprime comme à son habitude les souhaits du patronat de voir les droits des travailleurs reculer. Aller plus loin que la loi El Khomri et même revenir à Germinal est le rêve de bien des patrons. Le ministre de l’Économie ne fait là que défendre sans enrobage la politique profondément antiouvrière que mène déjà l’ensemble du gouvernement. S’il le fait de manière si provocante, c’est parce qu’il a l’arrogance de sa classe, mais aussi parce qu’il a des ambitions politiques pour 2017. Et celles-ci le poussent à tenter de se distinguer d’autres ministres tout aussi arrogants, comme le premier d’entre eux, Manuel Valls.

Les Macron, Valls, Hollande et autres se préparent à jouer la comédie lors de la prochaine campagne présidentielle. Ils jureront alors, la main sur le cœur, qu’ils sont prêts à défendre les intérêts de « tous les Français », comme ils disent. Les travailleurs doivent savoir à quoi s’en tenir.

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