Montebourg : circulez, il n’y a rien à voir25/05/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/05/2495.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Montebourg : circulez, il n’y a rien à voir

Montebourg, ex-ministre de Hollande, est candidat à la primaire à gauche, s’il y en a une ; sinon, il fera « usage de sa liberté ». Il est donc candidat à la présidentielle, sans le dire, tout en le disant.

Mais, selon lui, il n’est pas question d’être comme cette pléthore de candidats « sans aucun projet autre qu’eux-mêmes ». Lui, c’est un « homme de gauche », pas comme Macron, cet autre pas-encore-candidat qui ferait mieux, selon Montebourg, de s’occuper de ses lourdes fonctions. Quant à son programme, Montebourg prétend vouloir le construire en faisant appel aux Français qui veulent bâtir un projet alternatif, grâce à son site Internet « le projet pour la France ».

Cet ex-ministre du Redressement productif a tout de même quelques idées, si on peut dire. Il souhaite « l’alliance entre le capital et le travail » et « une réforme de l’entreprise pour échanger performance contre partage ». Il reproche à Hollande d’aller « faire ses génuflexions à Bruxelles ou à Berlin, pour revenir ensuite jeter à la poubelle ses promesses de campagne », et il propose une « politique puissante de patriotisme économique », avec 80 % des marchés publics réservés aux PME françaises.

Quand il était ministre de Hollande, Montebourg a proclamé qu’il sauverait les travailleurs d’ArcelorMittal, et il les a envoyés à Pôle emploi. Il a mis en chantier une loi dite « de sécurisation de l’emploi » facilitant le travail des patrons pour attaquer les salaires, les horaires et les emplois des travailleurs, loi que Macron a finalisée.

Montebourg revient avec tous les poncifs sur la collaboration entre patronat et salariés, la défense des petits patrons et de la patrie, des thèmes de campagne qui, de la gauche à l’extrême droite souverainiste, visent toujours à détourner les travailleurs de la lutte contre leurs exploiteurs.

Ce presque-candidat est décidément bien dans la norme et « sans projet autre que lui-même ».

Partager