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Dans les entreprises
Galeries Lafayette : la direction s’acharne
Cela fait des mois que la direction des Galeries Lafayette essaie de faire passer son accord sur le travail du dimanche. Malgré l’opposition de trois syndicats, la CGT, le Syndicat du commerce indépendant démocratique SCID, et FO, pourtant majoritaires, elle tente de passer en force, pour parvenir ainsi à ses fins, à savoir ouvrir 52 dimanches par an.
La direction s’appuie sur la loi Macron d’août 2015, qui ouvre la possibilité aux magasins situés en zone touristique internationale (ZTI) d’ouvrir toute l’année et tous les jours. Après avoir essuyé un premier refus de tous les syndicats en 2015, elle avait présenté une nouvelle version de l’accord, à peine modifiée par rapport à la précédente, obtenant cette fois l’approbation de deux d’entre eux, la CFE-CGC et la CFTC, venus au secours du patron. Mais les syndicats CGT, SCID et FO ont à juste titre continué à rejeter le projet de travail dominical. Comme ils représentaient, à eux trois, 50 % des salariés, cela leur donnait la possibilité d’opposer leur veto au texte de la direction. Celle-ci a engagé une procédure de justice pour dénoncer la représentativité de l’un d’entre eux, le SCID, qui s’est désaffilié de la CFDT au début de l’année, et elle vient donc d’obtenir gain de cause le 23 juin. Cette décision d’un tribunal suffit à faire passer les syndicats opposants au-dessous du seuil des 50 % et rend caduc leur veto.
Le grand patronat, dans le commerce comme dans tous les autres secteurs, voudrait imposer des reculs aux travailleurs partout où il le peut. Et il utilise bien évidemment toutes les possibilités que lui donnent les lois, comme la loi Macron. La loi El Khomri, si elle entrait en vigueur, lui faciliterait encore davantage la tâche pour faire revenir les travailleurs un siècle en arrière.
Mais, dans le cas des Galeries Lafayette comme ailleurs, que la justice donne raison au patron ou que des lois patronales soient votées, cela ne préjuge pas de la suite. Les travailleurs des grands magasins ont déjà montré qu’ils savaient s’organiser et faire grève pour s’opposer à des mauvais coups, ce qui est la seule véritable arme dont disposent les travailleurs pour empêcher ces reculs, mais une arme ô combien efficace.