« Déserts médicaux » : les inégalités se creusent12/07/20162016Journal/medias/journalnumero/images/2016/07/2502.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

« Déserts médicaux » : les inégalités se creusent

Quatre ans après le lancement par le gouvernement du Pacte de territoire-santé censé réduire les déserts médicaux, le bilan est clairement négatif. « La fracture sanitaire se creuse et s’aggrave », a déclaré le président de l’association de consommateurs Que choisir en commentant une enquête réalisée sur la localisation et les tarifs des médecins de quatre spécialités.

Quinze millions de personnes habitent à plus de trente minutes d’un généraliste. Et la situation est bien pire pour les spécialistes : gynécologues, ophtalmologues et pédiatres sont non seulement de plus en plus lointains mais aussi de plus en plus rarement conventionnés, donc de plus en plus chers.

Quant aux dépassements d’honoraires, même si leur montant n’augmente pas, leur pratique se généralise. Le contrat d’accès aux soins (CAS), censé les limiter depuis 2013, a coûté 470 millions d’euros à l’Assurance-maladie et n’a évité que 59 millions de dépassements.

Résultat : se soigner est plus difficile et coûte plus cher. Dix millions de personnes ont renoncé à se soigner. Le gouvernement a beau contester la réalité de ce bilan, il correspond à l’expérience de chacun.

Ces inégalités sont la conséquence d’une organisation où tous les domaines de la vie sociale sont soumis à la loi du marché. Et tant qu’il en sera ainsi, le droit des plus pauvres à se soigner sera réduit, comme bien d’autres droits, au minimum.

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