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Leur société
Emploi des jeunes : faux stages, vraie exploitation
France 2 a diffusé dimanche 24 juillet un reportage sur les fausses conventions de stages permettant d’employer des jeunes en les payant moins de 600 euros par mois pour un temps plein.
Beaucoup de jeunes, même diplômés, ne trouvent aucun emploi en CDI ni même en CDD à la sortie de leurs études, mais seulement des propositions de stages. Comme la loi n’autorise les stages que pendant les études, on leur demande alors de se débrouiller pour trouver un organisme de formation leur procurant un statut étudiant et leur fournissant une convention de stage.
Depuis quelques années, il est devenu facile de trouver sur Internet des instituts de formation privés qui, moyennant une somme variant de 400 à 600 euros, fournissent une convention de stage et une carte d’étudiant, sous prétexte d’une formation de 200 heures à suivre sur Internet, formation qui souvent n’existe pas. C’est une pratique devenue courante, bien qu’illégale.
Les stages, d’un maximum de six mois, ne sont payés que s’ils durent plus de deux mois. Le tarif est alors généralement de 3,60 euros de l’heure, le minimum légal.
Entre 2006 et 2012, le nombre de stages est passé de 600 000 à 1,6 million par an, ce genre de faux stages expliquant en partie cette augmentation. Les grands profiteurs de ce système sont les patrons, qui bénéficient d’une main-d’œuvre très bon marché, d’autant qu’ils sont quasiment exonérés des cotisations sociales. Les margoulins qui vendent les fausses conventions de stages en profitent aussi. Quant aux jeunes, ils doivent s’estimer heureux s’ils ont réussi à gagner un peu d’argent (bien moins que le smic) et s’ils ont pu acquérir un peu d’expérience professionnelle.
Le chômage massif (24 % officiellement chez les 15-24 ans) et la course à l’emploi permettent aux patrons de faire accepter ces situations à une partie de la jeunesse.