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Dans les entreprises
Fonction publique territoriale : tours de passe-passe
Dans la fonction publique, les salaires sont gelés depuis six ans. Les syndicats estiment la perte de pouvoir d’achat à 14 % depuis 2000.
Ce printemps, le gouvernement, embourbé dans le mouvement contre la loi El Khomri, a fait mine de lâcher du lest sur les salaires des fonctionnaires, annonçant une hausse de 0,6 point au 1er juillet 2016, puis de 0,6 au 1er février 2017, soit à peine 7 euros de plus par mois pour un agent payé au smic.
Le gouvernement s’est également penché sur le sort des agents de la fonction publique territoriale. Ainsi, en juillet, les agents de catégorie B ont vu leur salaire augmenter de quelques euros, de 10 à 30 euros selon le poste et l’ancienneté.
Non seulement cette augmentation est dérisoire, mais elle est conditionnée à un dispositif appelé transfert primes-points. En effet, dans la fonction publique territoriale, le traitement de base est complété par des primes dépendant des collectivités et le salaire final peut beaucoup varier d’une collectivité à l’autre, ou d’un agent à l’autre. Depuis des années, les syndicats demandent d’ailleurs l’intégration des primes dans le traitement.
Ces augmentations accordées en juillet seront de toute façon annulées dès décembre par la baisse des primes, qui pourra aller de 179 euros à 389 euros par an.
Et pour couronner le tout, le gouvernement a ralenti les avancements d’échelon : pour passer à un échelon supérieur, les agents devront attendre quatre à sept mois de plus qu’aujourd’hui. Ainsi, pour atteindre son dernier échelon, un agent administratif devra travailler quatre ans de plus... ou partir avec une retraite amputée.
La CGT et Sud, majoritaires chez les territoriaux, ont refusé de signer ce protocole, qui est donc appliqué unilatéralement par le gouvernement et les collectivités locales, trop heureuses de profiter de l’aubaine puisque les économies réalisées grâce à ce tour de passe-passe sont estimées à 500 millions d’euros par an... pour les employeurs. Faire passer un sale coup contre les travailleurs pour une augmentation de salaire… il fallait oser.