Mercredi 31 août a été une journée « port mort » au Havre : toutes les activités ont été arrêtées (croisières, ferries, ponts et écluses, ateliers de réparation navale, ateliers techniques) et les accès aux installations portuaires ont été bloqués toute la journée par les dockers en colère. Il y avait de quoi : deux de leurs camarades, accusés de violences lors de la manifestation parisienne du 14 juin dernier contre la loi travail, venaient d’être arrêtés et transférés à Paris, alors qu’une procédure judiciaire est en cours depuis des mois.

Rien de nouveau ou d’urgent ne pouvait justifier ces arrestations, sauf peut-être les rodomontades du président de l’Union maritime et portuaire (le patron des patrons du port du Havre) qui avait déclaré dans la presse que le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez, justement de passage au Havre le 31 août, n’allait pas faire la loi au Havre.

Si le gouvernement voulait prouver qu’il est entièrement solidaire des patrons, c’est réussi, mais ce n’est pas un scoop. Par contre, si cette opération devait être une démonstration de force, c’est raté. Ce sont les travailleurs du port qui ont montré leur détermination, et les dockers ont dû être relâchés en fin de journée.