Cette somme correspond en fait à la possibilité pour chaque organisme HLM d’emprunter à taux zéro jusqu’à hauteur de trois milliards et à très long terme. Mais cela reste des emprunts, qu’il faudra un jour rembourser, au risque de fragiliser les situations financières.

Plus de la moitié des sommes empruntées seront affectées à la rénovation énergétique de logements HLM, sans garantie que les locataires y trouvent leur compte car il n’est pas précisé la part qui restera à leur charge. L’autre partie des prêts, destinée à la construction de logements neufs, se fera à dose homéopathique, comme l’atteste le premier emprunt, présenté comme une référence, signé par l’organisme HLM de la région nantaise. Sur 25 000 logements qu’il compte, il pourra accélérer la rénovation thermique de 111 logements sociaux sur trois ans et la construction de 126 logements sociaux supplémentaires au cours des deux prochaines années, sans que soit précisé le nombre de HLM qui, au cours de la même période, seront vendus ou détruits. Pas de quoi pavoiser !

Cela n’a pas empêché l’Union sociale de l’habitat, qui chapeaute les organismes HLM, de féliciter Valls. C’est qu’elle est davantage sensible à ses liens avec le gouvernement qu’aux problèmes du logement. Son président actuel est un député PS, ancien rapporteur du Budget du logement et, si l’on remonte jusqu’à 1985, ses trois prédécesseurs, parlementaires PS également, étaient passés de la présidence des HLM à un poste ministériel, quand ce ne fut pas le parcours inverse.