Selon les chiffres fournis par les HLM, un locataire sur cinq aurait des difficultés à payer son loyer. 400 000 procédures de règlement à l’amiable seraient en cours. Mais il y a eu aussi 14 000 expulsions l’an passé.

Dix millions de personnes vivent dans les quelque 4,7 millions de logements sociaux, entre autres les HLM. Mais il y a près de deux millions de demandes, dont seulement 500 000 sont satisfaites annuellement. Non seulement on ne construit pas assez de logements à loyer abordable, mais le gouvernement diminue encore les ressources de ceux qui cherchent à se loger. Il vient en effet de rogner sur l’aide personnalisée au logement, l’APL, qui aide les foyers les plus modestes à payer une partie de leur loyer.

Entre autres mesures, une personne possédant une épargne de 30 000 euros ne pourra plus bénéficier de l’APL. 30 000 euros, cela représente exactement la prime de licenciement et les économies d’un ouvrier ayant passé trente ans dans une usine, au moment où il se retrouve à la rue. Ou bien c’est la somme qui revient à chacun des deux enfants vendant la petite maison de leurs parents décédés. Le gouvernement se prépare donc à supprimer l’aide au logement de nombreuses familles de travailleurs.

La proportion de familles ne pouvant payer leur loyer, alors que ce dernier représente une part de plus en plus importante de leur budget, va donc augmenter. Le nombre d’expulsions et le nombre de sans-logis suivra forcément la même pente.

Au même moment, une enquête du journal Les Échos révèle que les familles ultra-riches, à la tête de plus 20 millions d’euros, ont des difficultés à placer leur capital de façon rentable. Elles se tourneraient de plus en plus vers l’immobilier, achetant et transformant des résidences de luxe, des hôtels haut de gamme, des forêts et des vignes.

La simple justice voudrait que leurs capitaux servent à construire des HLM et que leurs résidences soient utilisées pour héberger les sans-abri !