Le baron Ernest-Antoine Seillière, ancien dirigeant du Medef et rejeton de la richissime famille de Wendel, héritière d’une des plus vieilles dynasties françaises d’industriels et de financiers, vient d’être mis en examen avec quatorze autres membres de sa famille.

L’affaire remonte à 2004. À l’époque, alors qu’il dirigeait le syndicat des patrons et ne manquait pas une occasion de dire à la télévision que les salariés devaient se serrer la ceinture, le sieur Seillière avait placé de grosses sommes dans un plan d’intéressement. Ce montage financier, créé tout exprès par une banque d’affaires, avait pour but de mettre les bénéfices d’une des sociétés de la famille à l’abri du fisc, afin qu’ils rapportent un maximum d’argent net d’impôts à Seillière et à ses cousins.

Grâce à un empilage de sociétés écrans, ils ont effectivement touché le jackpot. En trois ans seulement, leur mise a été multipliée par… 375 !

Douze ans plus tard, la justice vient enfin de mettre en examen tout ce joli monde, dont la banque JP Morgan Chase, organisatrice de cette combine.

Mais rassurons tout de suite les fans des magazines décrivant l’actualité heureuse des aristocrates de la fortune : avec tout ce qu’ils possèdent, les Seillière, les de Wendel et cette banque ont amplement de quoi s’offrir les avocats les plus retors pour faire traîner cette affaire en justice le temps qu’il leur plaira.