Chamonix : machination au tramway du Mont-Blanc01/02/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/02/2531.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Chamonix : machination au tramway du Mont-Blanc

Le 23 décembre, la direction de la compagnie du Mont-Blanc (CMB) décidait de suspendre l’activité du tramway du Mont-Blanc (TMB) en pleine période d’affluence touristique et ce, alors que le manque de neige en faisait un site privilégié des vacanciers. L’arrêt allait durer près d’une semaine.

Ce chemin de fer à crémaillère est, avec celui du Montenvers et le téléphérique de l’Aiguille du Midi, une des attractions touristiques majeures de la vallée de Chamonix, permettant à des dizaines de milliers de touristes d’accéder aux magnifiques paysages de haute montagne. Tous ces équipements ainsi que les remontées de la vallée de Chamonix, mais aussi celles de Megève, sont propriété de la CMB.

Aussitôt, cet arrêt a été présenté par les médias nationaux et même internationaux, en Suisse et Grande-Bretagne, comme une prétendue grève du personnel du TMB contre la décision de l’inspection du travail qui avait refusé le licenciement d’un cadre accusé de harcèlement. Pour accréditer la version de la direction, huit députés et sénateurs de droite sont montés au créneau dans les médias et les ministères.

En réalité il n’y a jamais eu de grève et c’est uniquement sur décision unilatérale de la direction que le TMB n’a pas fonctionné pendant quelques jours. En fait, ce sont cinq agents de maîtrise qui sont utilisés depuis des mois par la direction contre ce cadre pour tenter de le licencier sous prétexte d’un prétendu harcèlement moral. Les ouvriers et employés du TMB, eux, non seulement n’ont rien contre ce cadre, mais il est même apprécié, comme l’a démontré l’enquête de l’inspectrice du travail. Et pour cause, puisque c’est un des responsables du syndicat CGT, bien implanté parmi les quelque 600 travailleurs (permanents et saisonniers) de la compagnie.

C’est bien là le fond de cette affaire : la direction veut se débarrasser de ceux qui lui résistent, et évidemment en premier lieu de ce cadre qui a le culot d’animer la CGT et même d’être conseiller prud’homal. Car bien sûr, comme dans toute les entreprises, la pression est mise sur les travailleurs pour toujours plus de profits. Ainsi, toutes ces dernières années, plus de trois millions d’euros ont été versés aux actionnaires de la compagnie du Mont-Blanc.

La direction ayant engagé un recours administratif contre la décision de l’inspectrice, les militants de la région préparent des initiatives pour démonter cette infâme machination.

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