Les promesses de Hamon : dans le droit fil de Hollande01/02/20172017Journal/medias/journalarticle/images/2017/02/p3_valls_claque_Box1.jpg.420x236_q85_box-0%2C156%2C511%2C444_crop_detail.jpg

Leur société

Les promesses de Hamon : dans le droit fil de Hollande

Face à Manuel Valls qui a appliqué toutes les mesures antiouvrières du gouvernement, il n’est pas difficile pour un Benoît Hamon d’apparaître comme le candidat capable d’insuffler un air nouveau à un Parti socialiste qui s’est totalement déconsidéré aux yeux des travailleurs.

Illustration - dans le droit fil de Hollande

Mais, outre que Hamon n’a critiqué que tardivement et du bout des lèvres la politique menée par le PS, les éléments de programme qu’il a présentés montrent que les travailleurs n’auront rien à gagner à son élection, pas plus qu’avec celle de Hollande. Il est vrai qu’il a promis d’abroger la loi travail, « sauf lorsque les accords [par entreprise] apportent une protection supplémentaire aux salariés ». Or, qu’ont fait les promoteurs de cette loi, sinon affirmer qu’elle les protégerait mieux, les négociations se faisant au plus près de leur travail ?

Les mesures économiques que Hamon met en avant n’ont rien qui puisse faire espérer une amélioration du sort de la majorité de la population. La seule promesse immédiate qui soit chiffrée est la revalorisation du RSA d’environ 10 % en 2018, pour atteindre 600 euros mensuels – mais qui peut vivre avec une telle somme ? Tout le reste est flou. Il parle certes d’augmenter le smic ainsi que le point d’indice de la fonction publique qui sert de base de calcul des salaires, mais de combien ? Si c’est de 1 % ou 2 %, ce n’est pas ce qui mettra du beurre dans les épinards, et même le candidat le plus réactionnaire peut s’engager à ce genre de promesse qui ne dure que le temps d’une élection. Hollande s’était bien présenté comme « l’ennemi de la finance » avant de s’en faire le serviteur !

Nombre des promesses de Hamon se rapportent à des sujets de société : imposer le non-cumul des mandats (mais pas tout de suite), accorder le droit de vote aux étrangers, protéger l’environnement, lutter contre les discriminations, etc. Elles ont toutes un air de déjà-entendu, de Mitterrand à Hollande, sans jamais avoir été concrétisées.

D’ici les élections, bien des points du programme de Hamon ont le temps d’être précisés… ou non. Il peut faire le calcul que rester dans le flou en déroulant de belles phrases peut lui rapporter des suffrages. D’autant plus qu’il lui faut maintenant rallier à sa candidature les ministres de Hollande, Valls et ses partisans, les écologistes, mais aussi ceux qui lorgnent vers Macron. Ainsi, dès le lendemain de sa victoire à la primaire, Hamon annonce qu’il est prêt à bien des changements pour rassembler autour de lui.

De ce marigot rempli de crocodiles ne peuvent sortir que des phrases creuses pour les classes populaires, et des désillusions amères pour ceux qui veulent de nouveau croire au sauveur sorti des urnes.

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