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- Lutte ouvrière n°2538
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Dans les entreprises
CentraleSupélec – Châtenay-Malabry : les travailleurs se font respecter
Les travailleurs de l’école d’ingénieurs CentraleSupélec à Châtenay-Malabry, dans les Hauts-de-Seine, continuent leur mouvement de protestation. Ils refusent la perte de jours de congés et dénoncent tout ce qui leur est imposé sans contrepartie depuis la fusion des deux écoles en 2015.
Pour les grévistes comme pour la direction, la journée du jeudi 16 mars était importante. Ce jour-là avait lieu le conseil d’administration de l’établissement et c’était la quatrième journée de grève pour les plus mobilisés, alors que d’autres avaient réservé ce jour-là pour montrer leur protestation. Tous se sont retrouvés dès 8 h du matin à l’entrée du campus de Châtenay-Malabry.
La direction avait demandé la veille aux organisations syndicales de s’engager à ne pas perturber le conseil d’administration. Elle avait même eu le culot de leur demander si elles avaient un service d’ordre. Elle espérait sans doute une complicité de leur part qui aurait suffi à transformer cette journée ensoleillée en simple promenade festive, sans caractère contestataire. Mais elle a été servie.
Deux cents grévistes ont accompagné les élus du personnel dans le bâtiment de la direction, et ont fait irruption devant les administrateurs médusés. Les mines déconfites du directeur de l’école, du président du conseil d’administration, un grand patron du groupe Bouygues, et de leurs petits copains, faisaient plaisir à voir. Une gréviste a lu un texte pour affirmer que les salariés ne laisseraient pas escamoter leurs revendications, et dénoncer la tentative de faire faire la police par les syndicats. « Sommes-nous des voyous ? Les secrétaires vont-elles mettre le feu à leur bureau ? Les jardiniers saccager les pelouses, ou les peintres salir ce qu’ils ont eux-mêmes peint ? » Un tonnerre d’applaudissements a suivi la lecture.
Le reste de la journée a été particulièrement festif et les grévistes, dont la plupart vivaient une telle expérience pour la première fois, étaient heureux d’avoir imposé le respect à ces dirigeants si arrogants habituellement, et heureux aussi de la fraternité ressentie entre les travailleurs des différents campus, qui se découvraient ce jour-là. La mobilisation continue.