GM&S Industry – La Souterraine : en lutte pour les emplois05/04/20172017Journal/medias/journalarticle/images/2017/04/p_13_GMS_PSA_17_03_30.jpg.420x236_q85_box-0%2C32%2C340%2C223_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

GM&S Industry – La Souterraine : en lutte pour les emplois

Jeudi 30 mars, 170 travailleurs de l’usine d’équipement automobile GM&S Industry, sous-traitant de PSA et Renault, partis à 4 h 30 en cars de La Souterraine dans la Creuse, se sont rendus devant le site de PSA Poissy. De 9 heures à 22 heures, ils se sont rassemblés aux portes de l’usine, faisant brûler palettes et pneus convoyés depuis la Creuse. Ils se sont adressés aux travailleurs de PSA et ont pu voir les marques de solidarité en retour.

Illustration - en lutte pour les emplois

Depuis novembre 2016, l’entreprise de La Souterraine est placée en observation judiciaire et les travailleurs voient chaque mois le chômage partiel augmenter. Derrière les liquidations, les achats et les reventes de l’entreprise, qui a changé des dizaines de fois de propriétaires et de nom depuis la fin des années 1990, avec à chaque fois des centaines de travailleurs mis au chômage, Renault et Peugeot, les donneurs d’ordres, sont en fait les vrais patrons. Les milliards de profits de ces deux grands groupes proviennent aussi de l’exploitation des travailleurs de GM&S. Aujourd’hui, Renault et PSA ont sans doute trouvé plus rentable d’aller ailleurs et, malgré toutes leurs promesses, ils diminuent les commandes.

Les travailleurs se sont d’abord adressés aux élus du département et de la région, au Premier ministre et même à Hollande : cela leur a valu de beaux discours des « On vous tient au courant » mais, comme ils le disent, « rien n’avance ».

Si, d’audience en audience du tribunal de commerce, l’entreprise n’a pas été mise en liquidation, c’est que les 283 salariés ont multiplié les actions : blocages d’autoroute, envahissement du conseil régional. Et surtout ils se sont tournés vers les vrais responsables : manifestations devant les concessions Peugeot et Renault de la Haute-Vienne et de la Creuse, manifestations devant des entreprises PSA et Renault de l’Allier et de l’Yonne. Ils ont obtenu de l’argent pour faire tourner l’usine quelques mois et payer leurs salaires amputés par le chômage partiel.

Grâce à la journée à Poissy, ils ont obtenu 2 millions supplémentaires de PSA, 1 million et demi de la part de Renault, ce qui est encore insuffisant. Ils ont aussi obtenu de traiter directement avec les directions de PSA et Renault.

La lutte est loin d’être terminée, mais l’accueil chaleureux que les militants et les travailleurs de Poissy leur ont réservé, la fierté d’avoir été un grain de sable qui a enrayé au moins pendant quelques heures la machine à profits de PSA, ont rechargé les batteries et ils ont bien l’intention de faire encore parler d’eux !

La direction de PSA l’a bien compris et a profité du week-end pour vider les stocks de son usine de Saint-Ouen et les transférer dans ses usines terminales, afin de leur assurer deux jours de production en cas de blocage de Saint-Ouen.

Si PSA peut s’offrir Opel avec ses 2,15 milliards de profits en 2016, il peut maintenir les 283 emplois de GM&S.

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