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Leur société
Logement : non aux expulsions !
Depuis le 1er avril, les ménages en situation d’impayés peuvent être à nouveau privés d’électricité, du gaz, ou être expulsés, lorsqu’ils sont locataires.
Les expulsions par la police ou la gendarmerie avaient déjà dépassé 14 000 en 2015. Et c’est sans compter les ménages qui partent d’eux-mêmes sans attendre l’exécution d’un jugement d’expulsion, en particulier pour éviter ce traumatisme à leurs enfants.
Hollande n’a pris aucune mesure durant son quinquennat, hormis le report de quinze jours de la fin de la trêve hivernale, du 15 mars au 1er avril. Non seulement il n’a pas honoré ses promesses électorales – construction de 2,5 millions de logements intermédiaires, sociaux et étudiants, renforcement de la loi SRU, encadrement des loyers dans les zones tendues – mais même ses propres circulaires. L’une d’elles, de 2012, cosignée à l’époque par Cécile Duflot, ministre du Logement, et par Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, demandait aux préfets de « mettre en œuvre systématiquement le relogement effectif du ménage dans un délai tel qu’il intervienne avant la date à laquelle le concours de la force publique sera mis en œuvre ».
Tout récemment, une instruction, signée par quatre ministres et une secrétaire d’État, demandait aux préfets d’inverser la tendance, celle de l’explosion du nombre de jugements d’expulsion pour impayés de loyer. Ce nombre a augmenté de 80 % depuis le début des années 2000, pour atteindre 126 946 décisions en 2015. Belle hypocrisie ! Comme si l’inversion de cette tendance dépendait d’une circulaire et du zèle de quelques hauts fonctionnaires sans moyens. Le logement est devenu un problème vital pour beaucoup, d’abord à cause de son prix. La seule prévention possible est d’assurer à tous un revenu correct, d’interdire les licenciements et les suppressions d’emplois à l’origine de l’explosion du nombre des impayés de loyers.
Pour mettre fin à la pénurie de logements, la priorité doit être d’en construire chaque année des centaines de milliers, loués à des prix accessibles à tous. Il faut interdire les expulsions locatives et, pour résoudre rapidement les problèmes urgents en cas de nécessité de relogement, il faut réquisitionner les logements inoccupés.
Ce sont certes des mesures radicales, mais l’enjeu, c’est le toit et la vie de millions de personnes.