L’atelier SNCF de Noisy-le-Sec, en Seine-Saint-Denis, assure la maintenance des trains de la ligne E du RER. Il compte 370 salariés, dont une soixantaine d’ouvriers travaillant en roulement, cinq nuits par semaine, du dimanche soir au vendredi matin, toutes les trois semaines. Certaines équipes font même deux semaines de nuit d’affilée. En plus de ces horaires éprouvants, il y a des astreintes du dimanche, où il n’est pas rare que des chefs fassent venir des ouvriers pour effectuer des travaux en retard.

Sous prétexte d’améliorer la performance de l’atelier, le directeur veut imposer un nouveau roulement, qui inclurait le travail de nuit le week-end. Il propose d’augmenter l’indemnité de nuit de 5 euros en semaine et d’accorder 20 euros pour les nuits de samedi et dimanche. Et il appelle cela accord gagnant/gagnant !

Il y a un an, un projet similaire avait déjà échoué. Les cheminots ne sont pas prêts à accepter cette détérioration des conditions de travail et ses répercussions sur la santé et la vie privée. Jeudi 30 mars, une cinquantaine d’entre eux ont envahi le comité d’établissement de la région Paris-Est, dont ils dépendent, pour dire non au nouveau roulement de nuit. Le DRH présent a dû les écouter pendant une bonne heure. Plusieurs ouvriers se sont exprimés, pour dénoncer les manques d’effectifs dans les équipes, ou les moyens matériels mal adaptés ou insuffisants, le manque de pièces ou l’organisation parfois aberrante mise en place par les cadres.

L’atelier de Noisy-le-Sec fonctionne en sous-effectif depuis de nombreuses années. Les infrastructures sont sous-dimensionnées. Les installations sont obsolètes. Il manque régulièrement du matériel, des pièces pour pouvoir réparer les trains. L’organisation du travail est aussi très contestée. L’objectif de la direction de la SNCF est d’augmenter la productivité de 30 % dans tous les secteurs de l’entreprise, et les directions locales cherchent partout à imposer des reculs aux cheminots.

Les cheminots de l’atelier de Noisy-le-Sec ont dit clairement qu’ils ne voulaient pas de ce nouveau roulement.