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Politique
Macron au patronat : voie libre pour les attaques !
S’il y en a vis-à-vis de qui Macron n’a fait aucune démagogie, aucune promesse trompeuse, ce sont les millions de travailleurs qui aujourd’hui subissent la dictature patronale, avec les licenciements et les suppressions d’emplois, les bas salaires, la précarité et la dégradation permanente des conditions de travail.
Il l’a dit et répété, y compris aux manifestants qui l’interpellaient, et encore depuis son élection : ses premières mesures seront de favoriser la liberté des patrons par rapport à leurs salariés, aussi bien en matière d’emploi que de salaires.
Macron a tenu à montrer qu’il avait entendu le mot d’ordre du patronat, qui lui dit en substance : laissez-nous faire ce que nous voulons vis-à-vis de nos salariés, il faut en finir avec les règles et les contraintes de toute nature. Plus que les mesures précises que le nouveau président va pouvoir édicter, c’est cette rengaine sur « les sacrifices nécessaires » pour le monde du travail qu’il entend promouvoir.
Bien sûr, le patronat n’a pas attendu la permission de quelque gouvernement que ce soit, celui de Hollande ou avant lui celui de Sarkozy, pour appliquer aux salariés le traitement de choc qu’il entendait leur réserver. Les lois antiouvrières, dans la dernière période celle de Ayrault, Macron ou El Khomri n’ont fait bien souvent qu’entériner, légaliser des pratiques qu’une partie du patronat avait déjà mises en application dans ses entreprises.
Les centaines de milliers de salariés employés sous contrat intérimaire en lieu et place d’un CDI, au mépris de toutes les règles édictées par la loi ; les heures supplémentaires imposées et non payées ; la violation continue des règles élémentaires de sécurité : tout cela est le lot quotidien de millions de travailleurs. Mais les discours et les annonces de Macron, avant même ses actes et les lois qu’il entend faire voter, sont un encouragement à tout le patronat pour qu’il se sente au maximum dégagé des quelques contraintes qui le limitent dans l’exploitation des salariés.
Macron entend jouer immédiatement son rôle dans la guerre que la classe capitaliste mène à la classe ouvrière. Le monde du travail est donc prévenu, et il n’a rien à attendre de bon du côté du pouvoir.
Pour les travailleurs, l’urgence est de prendre pleinement conscience de cette situation, de s’armer moralement en mettant en avant ses propres revendications, ses propres perspectives pour les combats qui ne manqueront pas de venir. Et cela sans se laisser détourner par les beaux parleurs et les démagogues de tous bords qui feront tout pour les emmener dans des voies sans issue.