Manuel Valls est évidemment préoccupé de poursuivre sa carrière de politicien, mais ce n’est pas facile.

Premier ministre parmi les plus impopulaires mais se voyant héritier de Hollande à l’Élysée, Macron l’avait pris de vitesse. Il avait alors essayé de briguer l’investiture du PS, mais Hamon lui avait bouché la voie.

Obligé d’en rabattre sur ses prétentions, il ne restait alors à Valls qu’à viser un poste de député de l’Essonne. Mais le mouvement En marche de Macron l’a prévenu que s’il se présentait au nom du PS, il trouverait évidemment un candidat macronien face à lui. D’où le risque de se prendre une nouvelle veste, accélérant sa mise au rencart.

Dans sa recherche frénétique d’un poste, Valls a donc annoncé le 9 mai, vouloir être candidat aux législatives pour le compte de Macron. Mais cette conversion intéressée a été fraîchement accueillie par l’entourage du nouveau président qui a rappelé que, comme les 17 000 autres vieux crocodiles ou apprentis politiciens qui briguent un siège à l’Assemblée dans le sillage de la victoire élyséenne, Valls devait d’abord soumettre sa candidature au comité macronien ad hoc.

Devoir refaire la preuve de ses capacités avant d’être embauché, comme si on n’avait aucune expérience professionnelle, cela peut être humiliant pour l’ex-Premier ministre. Mais bien des victimes des licenciements facilités par Valls pourront lui confirmer qu’il faut en passer par là.