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Dans le monde
Hongrie : le procès d’un trafic sordide
Le procès de onze passeurs accusés d’avoir laissé mourir par asphyxie 71 migrants dans un camion frigorifique en août 2015 s’est ouvert mercredi 21 juin en Hongrie.
La découverte des corps sans vie de ces 59 hommes, huit femmes et quatre enfants, dont un bébé, originaires de Syrie, Irak, Afghanistan, dans le camion abandonné sur le bord d’une autoroute autrichienne avait ému toute l’Europe. Celui qui est présenté comme le chef du réseau de passeurs aurait en effet donné l’ordre au chauffeur du camion de continuer sa route sans s’arrêter malgré les cris. Sa sordide activité de trafiquant d’êtres humains lui aurait permis de gagner 300 000 euros en acheminant plus de 1 100 personnes en sept mois entre la Serbie et l’Autriche ou l’Allemagne.
Si ce passeur et ses complices sont assurément des criminels, d’autres responsables de ce drame ne figurent pas à la barre des accusés. Ce sont les dirigeants des pays européens, à commencer par les plus riches. En fermant leurs frontières devant les migrants, ils les condamnent à avoir recours à ces réseaux de passeurs sans scrupules, au péril de leur vie.
Ces chefs d’État mériteraient tout autant que les passeurs d’être jugés car eux aussi laissent sciemment mourir des centaines de femmes et d’hommes sur les routes d’Europe et en Méditerranée.