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Leur société
Parti socialiste : la confiance… ou pas
Votera ou ne votera pas la confiance au gouvernement ? Le conseil national du Parti socialiste a finalement décidé le 24 juin : il s’abstiendra lors du vote de confiance à l’Assemblée nationale, tout en « se situant dans l’opposition ».
Une fois n’est pas coutume, la motion a été adoptée à la quasi-unanimité. Mais qui l’appliquera ? La plupart des 31 députés socialistes n’avaient pas jugé bon de venir, et n’ont aucune raison de se sentir liés par un tel engagement. D’autant qu’un certain nombre doivent leur élection à l’amabilité de LREM, qui n’avait pas présenté de candidat contre eux. Ils se verraient bien renvoyer l’ascenseur, et ne pas mettre en danger leur avenir, en votant la confiance au gouvernement.
Derrière ce vote surtout symbolique, l’avenir du PS est en discussion. Une partie de ses cadres pensent visiblement que cet avenir serait mieux préservé en se plaçant dès maintenant dans le sillage de Macron. Au contraire, pour d’autres, il faut incarner une opposition franche au gouvernement, de manière à se donner une chance de regagner l’électorat populaire. Sans compter un Valls, qui annonce son départ du PS, ou un Hamon qui lance son mouvement « transpartisan ».
Soutiens au gouvernement ou opposants, les dirigeants socialistes sont bien loin de se préoccuper des intérêts du monde du travail. Si une ancienne secrétaire d’État, et ancien soutien de Valls à la primaire socialiste, Carole Delga, explique qu’« on ne peut pas être pour la suppression de fonctionnaires, pour la suppression de l’ISF ou bien pour l’augmentation des impôts pour les petits retraités », on comptait moins de prévention dans les rangs socialistes quand il s’agissait de soutenir les lois antiouvrières de Hollande, Valls et Macron.
S’opposer au gouvernement pour regagner l’électorat populaire afin de revenir au pouvoir… et d’y mener la politique souhaitée par le patronat : la tactique est presque aussi vieille que le Parti socialiste, et il l’a pratiquée après chaque déroute électorale. Aujourd’hui, celle-ci est sévère, et rien ne dit qu’il parviendra à reconquérir les voix des travailleurs, tant leur dégoût à son égard est profond.
Il ne peut s’en prendre qu’à lui-même : c’est le résultat de décennies de trahisons et, pour les dernières années, de son entière contribution au recul de la condition ouvrière, au démantèlement des protections du monde du travail et à l’écrasement de son niveau de vie.