- Accueil
- Lutte ouvrière n°2553
- Philippe devant l’Assemblée : promesses de coups
Leur société
Philippe devant l’Assemblée : promesses de coups
Le 4 juillet, pendant que son Macron de président était en plongée avec les sous-mariniers de Brest, le Premier ministre a tenu plus d’une heure en déclinant de vagues promesses, tout en explicitant brièvement mais clairement les attaques à venir.
La santé, l’égalité, la justice, la culture et même l’environnement étaient convoqués dans le discours de Philippe. Dans cette quincaillerie, tout était fait pour appâter le chaland. Des annonces de mesures incontestables, comme l’obligation des vaccins pour la petite enfance, mais aussi des promesses volontairement floues, comme l’« accès à des offres de soins sans aucun reste à charge pour les lunettes, les soins dentaires et les aides auditives » d’ici la fin du quinquennat. En guise de « grande cause pour l’égalité entre les femmes et les hommes », étaient évoquées des solutions pour la garde d’enfant et une amélioration du congé maternité. Pour la justice, il devrait y avoir des moyens, mais aussi des places de prison. On trouvera aussi un pass culture pour les jeunes et, en matière d’environnement, une promesse de réduction des déchets, de recyclage des plastiques, et… d’alignement de la taxe diesel sur la taxe essence, pour faire mine de combattre la pollution de l’air.
Quant au pouvoir d’achat, Philippe assure que « le travail doit payer ». Cela ne rassurera ni les 6 millions de sans-emploi, ni les travailleurs à temps partiel forcé, ni les smicards, ni les travailleurs pauvres en général. Les vagues promesses sont ressorties du placard, qu’il s’agisse de la hausse de la prime d’activité, sans précision, ou de l’allocation adulte handicapé censée atteindre 900 euros ! Quant au projet d’augmentation de la CSG, en échange de la suppression des cotisations salariales, on peut prévoir qu’il appauvrira les travailleurs retraités sans enrichir les actifs.
En fait, les intentions sont bien plus clairement exprimées quand le Premier ministre fait allusion à l’« addiction française à la dépense publique ». Nous y voilà. Il faudrait stopper l’inflation des salaires du secteur public, chasser la dépense inefficace, repenser les politiques publiques qui n’amènent pas de résultats. Combien cela signifie-t-il d’employés en moins à la Sécurité sociale ou à la CAF, à Pôle emploi ou dans les inspections du travail ? Combien de répondeurs téléphoniques dissuasifs ?
Car, au lieu de créer les milliers d’emplois nécessaires dans les services publics, Philippe promet au patronat licencieur des allègements de charges qui pérenniseraient le CICE et une baisse de l’impôt sur les sociétés de 33 % à 25 %. Et bien sûr la promulgation rapide des ordonnances destinées à s’attaquer au Code du travail.