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Dans les entreprises
PSA : attaques contre les militants et guerre aux travailleurs
La direction du trust automobile PSA est à l’offensive contre les travailleurs. Les samedis et les heures supplémentaires obligatoires se multiplient. Pour conjuguer la hausse de la production de voitures aux dizaines de milliers de suppressions de postes, les cadences accélèrent régulièrement. Cette exploitation aggravée se transforme en milliards pour les actionnaires.
Mais les patrons de PSA ne comptent pas s’arrêter là. Ils ont dans leurs cartons de nouvelles attaques pour écraser les ouvriers et leur extorquer des profits accrus. Dans cette perspective, la direction du groupe mène une politique systématique contre les militants ouvriers qui la combattent.
À l’usine de Poissy, en quelques mois, un militant CGT a été licencié, 14 ont été sanctionnés, avec un total de 61 jours de mise à pied. Cinq demandes de licenciement ont été émises par la direction contre des délégués CGT, sous la fausse accusation de séquestration. L’inspection du travail les a refusées, mais la direction persiste et menace de faire appel au ministère pour l’un d’entre eux. Le secrétaire du syndicat CGT a été assigné devant la justice par la direction et a dû comparaître devant le tribunal correctionnel de Versailles le 23 juin. Neuf autres militants ont été convoqués au commissariat, placés immédiatement en garde à vue durant neuf heures et envoyés en correctionnelle en novembre.
À l’usine de Mulhouse, six militants CGT ont été mis en examen pour distribution d’un tract syndical. Un autre militant a été sanctionné de jours de mise à pied et menacé de licenciement. Un syndiqué est en mise à pied conservatoire à effet immédiat en vue d’un licenciement.
À l’usine de Valenciennes, les mêmes fausses accusations de séquestration ou violence servent à menacer de licenciement trois militants. Un syndiqué a déjà été licencié sous la fausse accusation d’avoir volé trois morceaux de caoutchouc. Dans toutes les usines du groupe, les directions locales sanctionnent et menacent à tour de bras pour empêcher les distributions de tracts syndicaux aux postes de travail.
Ainsi, non seulement les patrons de PSA sanctionnent les militants, ce qui n’est pas nouveau, mais ils franchissent un nouveau stade, en les assignant en justice.
PSA, comme Peugeot ou Citroën avant lui, a toujours utilisé des méthodes de gangster contre les ouvriers. Dans les années 1960-1970, ils faisaient appel à des voyous et d’anciens militaires pour faire régner leur loi, empreinte de racisme, dans les usines. Puis les pressions, les intimidations, les provocations ont pris le relais pour tenter d’empêcher les travailleurs de se défendre. Mais des militants se sont accrochés. Des ouvriers ont imposé le respect de leurs droits par des grèves et des luttes déterminées. Aujourd’hui, la direction voudrait bien recréer une ambiance de peur dans les ateliers et se faire suffisamment craindre des travailleurs pour les dissuader de se défendre contre les attaques massives en cours et à venir. Mais elle est loin du compte.
Non seulement les militants incriminés ne se laissent pas faire, mais la conscience grandit parmi les salariés que les attaques sont dirigées contre ceux de toutes les usines et contre tous les travailleurs. Il ne s’agit pas d’un problème local, mais d’une politique globale de la direction. Et, plus important encore, les travailleurs se sentent solidaires des militants. Ainsi, une collecte a eu lieu à l’usine de Poissy et 1 100 travailleurs ont fait le geste de soutenir les militants attaqués, montrant à la direction qu’ils ne sont pas dupes et savent qu’ils sont tous visés.
Contre les pratiques de PSA, un comité de défense des libertés ouvrières et syndicales a été formé. Combattre cette politique du patron, c’est combattre l’aggravation de l’exploitation, et l’un ne va pas sans l’autre.
La famille Peugeot, assise sur les milliards gagnés grâce au travail des ouvriers, peut continuer à craindre leur réaction. Elle finira bien par la provoquer.