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- Lutte ouvrière n°2554
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Dans les entreprises
GM&S – La Souterraine : les travailleurs ne se laissent pas faire
Mercredi 5 juillet, 150 travailleurs de l’usine GM&S ont bloqué les entrées de l’usine PSA Sept-Fons, à Dompierre-sur-Besbre dans l’Allier.
Les travailleurs de l’usine de La Souterraine, dans la Creuse, qui produit exclusivement pour PSA et Renault, se battent depuis des mois pour éviter la fermeture de l’entreprise et les licenciements. Pour l’heure, l’offre de reprise par GMD, le numéro un de l’emboutissage dans le pays, ne garderait que 120 ouvriers sur les 277 que compte l’usine. Et le groupe conditionne son offre au fait que PSA et Renault garantissent un certain niveau d’activité.
Les travailleurs de GM&S entendent bien peser sur les discussions et imposer leurs revendications. C’est pour obtenir des engagements écrits et datés de PSA qu’ils ont décidé de bloquer le site de Sept-Fons. Ils exigent également que PSA mette la main à la poche pour payer des primes extralégales de licenciement aux ouvriers qui ont trente, parfois quarante ans d’ancienneté.
Soutenue par le gouvernement, la direction de PSA a poussé des hauts cris et parlé d’agression scandaleuse. Elle a même fait venir un hélicoptère pour sortir des pièces malgré le blocage, ce qui a fait dire à un ouvrier de Sept-Fons : « Les hélicos, c’est pour amuser la presse. Ils ramassent cinq à huit blocs moteurs par passage, alors qu’on en produit 15 000 par semaine ! » D’autres soulignaient que, si la direction de PSA avait les moyens de payer des trajets dans les airs à ses pièces, elle pouvait payer pour les ouvriers.
La CGT de PSA Sept-Fons avait appelé à la grève et beaucoup de travailleurs de Sept-Fons ont manifesté leur solidarité aux ouvriers de GM&S, tandis que le maire de la commune, venu les encourager, leur a ouvert les douches et les sanitaires du camping municipal.
Au bout de 48 heures de blocage, les ouvriers de GM&S ont décidé de lever le camp, après avoir obtenu que leurs revendications figurent à l’ordre du jour de la réunion du mardi 11 juillet à Bercy, et tout en prévenant qu’ils prévoient d’autres actions si rien ne sort de la rencontre.