- Accueil
- Lutte ouvrière n°2559
- Implants contraceptifs : action en justice contre Bayer
Leur société
Implants contraceptifs : action en justice contre Bayer
L’Union européenne vient de décider la suspension pour une durée de trois mois des implants contraceptifs Essure du laboratoire allemand Bayer. Officiellement, c’est le temps nécessaire pour juger du rapport bénéfice-risque de ce dispositif contraceptif et décider éventuellement son retrait du marché.
C’est la mort d’une femme de 40 ans en février 2017 qui avait décidé l’association Resist (Réseau d’entraide, de soutien et d’informations sur la stérilisation tubaire) à intenter en justice une action de groupe contre Bayer. Le drame fait suite à une série inquiétante de signalements divers et variés concernant des implants de stérilisation définitive, des dispositifs implantés dans une trompe de manière à bloquer le passage des spermatozoïdes : problèmes de tolérance au nickel présent dans l’appareil, problèmes lors des opérations de pose, manque d’informations…
400 femmes ont confié leur dossier à l’avocat de Resist, qui a également défendu les victimes du Mediator et de la Dépakine, mais il pourrait y en avoir bien d’autres, car un million d’implants Essure ont été vendus dans le monde dont 140 000 en France, depuis 2011. Les plaignantes veulent faire reconnaître la responsabilité de Bayer.
Trois des plaignantes ont obtenu la nomination d’un expert, mais elles doivent débourser elles-mêmes 3 000 euros chacune pour faire reconnaître le préjudice dont elles ont été victimes. Avec la décision de l’Union européenne, qui vient à la suite de celle de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) qui avait placé ces implants sous surveillance renforcée en 2015, et alors que plus de mille femmes ont souffert de dysfonctionnements ou d’effets indésirables (perforation d’organes ou douleurs insupportables), Bayer est contraint d’arrêter la commercialisation de son dispositif, et c’est bien la moindre des choses.
Implants mammaires PIP, Mediator, Dépakine : plus encore que pour d’autres domaines, laisser la santé des populations aux mains des capitalistes est un véritable crime.