Œufs contaminés : le profit contre la santé16/08/20172017Journal/medias/journalarticle/images/2017/08/p12_Oeuf_contamine_Lupo1.jpg.420x236_q85_box-0%2C192%2C2048%2C1344_crop_detail.jpg

Leur société

Œufs contaminés : le profit contre la santé

Le scandale des œufs contaminés touche dix-sept pays de l’Union européenne, et même au-delà, jusqu’à Hong-Kong. L’Allemagne, la Belgique et les Pays-Bas s’accusent mutuellement d’avoir réagi trop tard.

Illustration - le profit contre la santé

Des élevages industriels de poules pondeuses ont, en fait, utilisé le fipronil, un insecticide toxique, qui a pénétré dans les œufs. Pour l’instant, seuls des élevages hollandais et belges sont incriminés, plus de 200 exploitations sont à l’arrêt et 300 000 poules ont été abattues.

Une alerte lancée en juin 2017 par un exploitant belge avait révélé l’utilisation de ce produit, totalement interdit dans les élevages d’animaux destinés à la consommation.

Les autorités néerlandaises reconnaissent avoir négligé une alerte transmise dès novembre 2016. Et pendant de longs mois des œufs-coquilles, mais aussi des dérivés industriels et peut-être de la viande de poulet contaminée, se sont écoulés sur les marchés.

Le gouvernement français, comme à chaque crise sanitaire, a commencé par affirmer que le pays n’était pas touché. Puis il a reconnu que 250 000 œufs contaminés étaient entrés sur le marché entre avril et juillet 2017, sans compter les produits entrant dans la composition des pâtisseries, sauces, plats cuisinés ou glaces.

Le gouvernement minimise la crise, en communiquant sur la faible toxicité du fipronil pour l’homme. C’est peut-être vrai pour les adultes, mais très discutable pour les enfants en bas âge et les femmes enceintes.

Il prétend que la filière est parfaitement maîtrisée en France, du fait de la régularité des contrôles sur les élevages et des autorisations nécessaires pour les produits phytosanitaires. Mais les autorités françaises ont mis des semaines à reconnaître l’origine de ces produits contaminés. Les éleveurs néerlandais ont acheté à deux hommes d’affaires véreux cet insecticide toxique, croyant qu’il était à base d’eucalyptus et de menthol, ce qui en dit long sur le sérieux des contrôles. Ces deux hommes ont fait fortune en vendant ce produit miracle pendant plusieurs années. Ils viennent d’être arrêtés.

Le marché agroalimentaire, comme l’ensemble de l’économie capitaliste, est une jungle dans laquelle opèrent des affairistes sans scrupule recherchant le profit, au mépris de la santé publique. L’opacité du marché leur permet de passer entre les mailles de contrôles peu efficaces, quand ils ne sont pas complaisants.

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