Dans une note confidentielle, des économistes de la banque d’affaires Natixis alertent les investisseurs capitalistes sur une possible révolte des travailleurs :

« Dans les pays de l’OCDE, les salariés (particulièrement ceux à revenus moyens ou bas) pourraient-ils un jour se « révolter » contre les inégalités de revenus, la déformation du partage des revenus en faveur des profits (là où elle a lieu), la pauvreté , la stagnation de leur revenu réel ? » Salaires de misère d’un côté, profits qui explosent de l’autre, les banquiers ont raison de s’inquiéter. Les salariés ont bien des raisons de se révolter.

Patrick Artus, directeur des études de Natixis, explique que les investisseurs doivent surtout s’inquiéter de la possibilité que les révoltes débouchent sur une hausse rapide des salaires, ce qui conduirait selon lui « à de graves déséquilibres financiers », c’est-à-dire à des profits en baisse. Cette note est accompagnée de graphiques, qui montrent comment la productivité des salariés augmente beaucoup plus vite que leur rémunération, et d’une courbe montrant l’accroissement de la part de la richesse produite détenue par les 1 % les plus riches.

Les banquiers de Natixis savent bien que l’enrichissement des capitalistes est le produit direct de l’aggravation de l’exploitation des travailleurs. La lutte de classe, les capitalistes connaissent : ils la mènent en permanence. Et, pour une fois, on peut se fier aux pronostics des économistes.