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- Lutte ouvrière n°2564
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Leur société
Primes de licenciement : augmentation peau de chagrin
Lors de la présentation des ordonnances, le 31 août, la ministre du Travail Muriel Pénicaud avait présenté l’augmentation des primes légales de licenciement comme une contrepartie accordée aux salariés : « Une réforme juste doit être équilibrée. Si nous plafonnons les barèmes aux Prud’hommes, il faut par ailleurs augmenter les indemnités légales de licenciement qui s’appliquent à tous les licenciements. »
D’après la ministre, cela représenterait 25 % d’augmentation des indemnités légales. Cette contrepartie, en fait, a été accordée pour amadouer FO et CFDT, mais elle est limitée, puisqu’elle s’applique à des indemnités légales extrêmement faibles. Un salarié licencié après dix ans d’ancienneté aura droit à une indemnité de 2,5 mois de salaire, au lieu de deux mois aujourd’hui, d’où les 25 % annoncés. Mais la plupart des conventions collectives prévoient des primes de licenciement supérieures, et les salariés qui en dépendent ne seront pas concernés par cette augmentation.
Ce n’était donc vraiment pas grand-chose, mais le projet de décret montre que cela sera encore moins.
L’indemnité légale actuelle, pour un salarié représente un cinquième de mois de salaire par année d’ancienneté, à quoi s’ajoutent deux quinzièmes de mois de salaire par année au-dessus de dix ans d’ancienneté. Eh bien, les 25 % d’augmentation pour tous sont un mensonge, car ils ne concernent que les dix premières années. Au-delà de dix ans d’ancienneté, le calcul de l’indemnité de licenciement ne changera pas. Personne ne pourra donc toucher plus d’un demi-mois supplémentaire d’indemnités légales par rapport à aujourd’hui, quelle que soit son ancienneté.
Muriel Pénicaud prétend aujourd’hui que, « sur ce sujet, il y a honnêtement eu un manque de communication ». Menteur un jour, menteur toujours.