SNCF : toutes les raisons de se mobiliser20/09/20172017Journal/medias/journalarticle/images/2017/09/p12_Cheminots_Manif_loi_travail_19_C_LO_resultat.jpg.420x236_q85_box-0%2C42%2C800%2C491_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

SNCF : toutes les raisons de se mobiliser

Le 21 septembre, les cheminots étaient appelés, comme l’ensemble du monde du travail, à faire grève et à manifester contre les ordonnances et la rafale de mesures du gouvernement. Outre la CGT et Sud-Rail, l’UNSA Ferroviaire appelait aussi à cette journée.

Illustration - toutes les raisons de se mobiliser

Mardi 12 septembre, lors de la première journée de riposte, la CGT indiquait une participation à la grève à la mi-journée de 21 %, tous collèges confondus. Dans de nombreuses gares et ateliers, des piquets et des assemblées générales se sont tenus, avant d’aller manifester aux côtés des autres salariés.

Les cheminots ont en effet toutes les raisons de se mobiliser contre l’offensive antiouvrière en cours.

Ils ont déjà connu dans toute la dernière période une dégradation considérable de leurs conditions de travail. C’est tout d’abord l’hémorragie des effectifs. Depuis 2013, 9 000 emplois de cheminots ont disparu, dont 2 000 en 2016. Pepy, le PDG de la SNCF, a la volonté d’accélérer le rythme et d’en supprimer 4 000 chaque année durant les cinq à sept ans à venir. La SNCF détruit les emplois à très grande vitesse. De nombreux ateliers sont menacés de fermeture, quand d’autres croulent sous la charge de travail. Les heures supplémentaires, les astreintes se développent. La pression hiérarchique augmente, poussant à réaliser la production coûte que coûte, parfois au mépris de la sécurité et de la réglementation.

Dans les gares, les guichets sont supprimés ainsi que les bulles d’accueil et d’information aux voyageurs. La direction tente de généraliser la conduite à agent seul, menaçant la sécurité du trafic et des voyageurs. Elle met en place partout un redécoupage des établissements, des équipes, une redéfinition des métiers, avec comme unique objectif l’intensification du travail et la suppression du maximum de postes. Des médecins du travail alertent sur l’augmentation des risques psychosociaux et des arrêts maladie.

Pour autant, le gouvernement, la direction SNCF et derrière elle les groupes privés, entendent bien accentuer leur offensive contre les travailleurs du ferroviaire. C’est le sens de la déclaration de Macron concernant la liquidation du régime spécial des cheminots en 2018.

C’est aussi l’annonce, au travers de l’ouverture à la concurrence du trafic voyageurs, prévue dès 2019, de la privatisation du transport ferroviaire.

La Cour des comptes prétend, dans un nouveau rapport, que dans le fret ouvert à la concurrence depuis 2006, « le surcoût lié à l’organisation du temps de travail pour Fret SNCF par rapport à un opérateur ferroviaire privé est d’environ + 20 %, voire + 30 % ». L’objectif est donc d’allonger les journées de travail, diminuer les repos, sans considération pour la santé et la sécurité des cheminots, afin d’augmenter les profits.

Les ordonnances Macron concernent les cheminots comme l’ensemble des travailleurs. Sur le plan juridique, les EPIC, les établissements publics industriels et commerciaux, font partie du périmètre concerné par ces ordonnances, et sur le plan social, le sort de tous les travailleurs est lié, quels que soient leur entreprise ou leur statut, face à l’offensive patronale en cours.

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