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- Lutte ouvrière n°2567
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Leur société
Clermont-Ferrand : il faut des logements pour les migrants !
Vendredi 6 octobre, près de 300 personnes ont manifesté à Clermont-Ferrand pour exiger un logement pour une centaine de migrants, à la rue depuis des mois.
Ces dizaines de jeunes et de familles viennent de Serbie et d’Albanie, d’autres du Mali, de Côte d’Ivoire ou de Guinée. La plupart d’entre eux sont dans l’attente d’un rendez-vous en préfecture pour que soit examinée leur demande d’asile. Ils dormaient dans des tentes sur la place du 1er-Mai, sans eau ni toilettes ni électricité. Une situation insupportable.
Malgré toutes les démarches, la préfecture et le maire socialiste faisaient la sourde oreille. Aucun logement ne leur a été accordé, sous prétexte qu’il n’y aurait plus de place. Pourtant des militants ont dénombré 4 000 logements vides, immédiatement disponibles, à Clermont-Ferrand, dont beaucoup sont gérés par la mairie ou achetés par elle en vue de démolition. Ainsi, par exemple, des centaines de chambres et d’appartements sont inoccupés au Home Dôme, un foyer de jeunes travailleurs fermé depuis deux ans.
Dans le même temps, le maire avait promis de mettre un immeuble désaffecté à disposition pour une quarantaine d’adolescents scolarisés qui avaient dû quitter un squat. Mais, lassés d’attendre que cette promesse se concrétise, les associations qui les aident ont dû squatter pour eux un nouvel immeuble.
Le 3 octobre, à l’initiative de RESF (Réseau éducation sans frontières), plus de 60 adultes et 40 enfants ont déménagé leurs tentes de la place du 1er-Mai pour s’installer sur les pelouses de la faculté de lettres, avec l’espoir d’alerter sur leur situation et de disposer de sanitaires.
La solidarité s’est organisée, tant du côté des associations que des étudiants.
À la suite d’une nouvelle manifestation le 4 octobre, la préfecture s’est donné bonne conscience en proposant un hébergement pour quelques semaines en hôtel à seulement deux ou trois familles. Mais, ignominie de plus, l’une d’elles a été logée à la place d’une autre famille, qui a dû rejoindre à son tour le campement à la faculté.
Vendredi 6 octobre, près de 300 réfugiés, étudiants et militants se sont rassemblés et ont manifesté en direction de la préfecture en scandant « Welcome refugees » ou « Un toit c’est un droit – des papiers pour tous ».
Depuis, la mobilisation se maintient et de nouvelles actions sont prévues. Mardi 10 octobre, une partie des migrants ont participé avec RESF à la manifestation qui regroupait des travailleurs des services publics et de plusieurs entreprises du privé contre la politique antiouvrière de Macron.
Les travailleurs immigrés font partie de la classe ouvrière. Leur combat pour avoir le droit d’accéder à « un toit, une école, des papiers » rejoint celui de tous les travailleurs.