Macron avait dit lors de sa campagne électorale qu’il voulait ouvrir les indemnités chômage aux travailleurs démissionnaires. À mesure que se rapproche la concrétisation de cette promesse électorale, il est de plus en plus clair que ce sera une mesure antiouvrière de plus.

Une avocate spécialisée en droit social, interviewée sur cette mesure, avait déclaré il y a quelque mois au magazine Capital : « Cette disposition pourrait bien être plus intéressante pour les entreprises [que pour les salariés]. Si quelqu’un veut vraiment partir aujourd’hui, il va tenter d’obtenir une rupture conventionnelle pour toucher les indemnités prévues par la loi. » Avec ce dispositif, pour obliger le salarié à démissionner, « l’employeur pourrait bien être tenté d’être plus dur en affaire. » Et le salarié partirait sans aucune indemnité.

Lors de son interview télévisée du 15 octobre, Macron a évoqué cet accès aux indemnités chômage pour ceux qui auraient démissionné de leur emploi mais il a dit que cela ne concernerait que « ceux qui ont des projets ». Et d’ajouter, en s’adressant à tous les chômeurs, « nous allons renforcer les contrôles ». Peut-être que le gouvernement permettra à plus de travailleurs de demander des indemnités chômage mais il n’est pas dit que plus de travailleurs en reçoivent. Il n’a d’ailleurs pas caché qu’il comptait réduire ces indemnités.

Le sujet fera partie des futures séances de discussion avec les syndicats. On ne voit pas ce qu’il y aura à négocier sur ce sujet, pas plus que sur les autres, avec ce gouvernement de combat contre les travailleurs et les chômeurs.