Commerces alimentaires : voleurs de dimanche !01/11/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/11/2570.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Commerces alimentaires : voleurs de dimanche !

Depuis le 17 octobre, les supermarchés et les commerces alimentaires de Paris sont autorisés à ouvrir le dimanche. Le gouvernement vient en effet de supprimer l’arrêté préfectoral signé le 15 novembre 1990 qui imposait aux commerces alimentaires de la capitale un jour entier de fermeture dans la semaine.

Si les commerces ouvraient le dimanche matin, ils devaient fermer le lundi matin. Et même si certaines enseignes passaient outre et ouvraient sur les deux jours, quitte à payer une amende, l’arrêté restait un frein à l’ouverture du dimanche. Désormais les Franprix, Monoprix, Carrefour et autres enseignes alimentaires pourront ouvrir légalement le dimanche. Elles pourront le faire même en semaine jusqu’à minuit, en vertu de l’application d’une des ordonnances signées par Macron le 22 septembre. Ces extensions d’ouverture étaient déjà autorisées par Macron, ministre de l’Économie de Hollande, pour tous les magasins situés dans des quartiers classés zones touristiques internationales. Avec Macron président, elles sont aujourd’hui applicables à l’échelle du pays.

Ces décisions accentuent la dégradation des conditions de travail et la précarité des salariés du commerce. En légalisant le travail du dimanche à l’égal de n’importe quel jour de la semaine, le gouvernement couvre les enseignes qui veulent réduire voire supprimer le paiement en heures supplémentaires de cette journée. Ainsi début octobre, en annonçant l’ouverture de tous ses magasins parisiens le dimanche jusqu’à 13 heures, le groupe Monoprix, filiale de Casino, a décidé que, pour les mêmes horaires, la majoration des salaires variera de 50 à 100 % selon les zones.

Les travailleurs du commerce restent nombreux à ne pas vouloir travailler le dimanche. Il y a un siècle et demi, le droit au repos dominical faisait partie des revendications du mouvement ouvrier. Ainsi, le 17 mai 1869, la chambre syndicale des employés de commerce appelait les salariés concernés à la grève pour obtenir le repos du dimanche, aboutissant à ce qu’un certain nombre de négociants en tissu de Paris ferment leurs magasins. Aujourd’hui, on est en plein retour en arrière et il est urgent de mettre un coup d’arrêt aux ardeurs patronales et gouvernementales.

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